L'initiative "Voice for Europe" a manifesté à Prague contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne

Photo: CTK
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Une série de manifestations et un défilé ont été organisés, ce vendredi, dans le centre de Prague par les adversaires de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. La série a commencé place Venceslas où des manifestants se sont réunis, malgré la chaleur, dans la matinée de ce vendredi, brandissant des pancartes et distribuant des tracs.

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Anna Matuskova fait partie de l'équipe Europe Tour qui est un groupe de onze personnes ayant parcouru plusieurs capitales européennes pour y organiser des manifestations du même genre. Membre du mouvement Voice for Europe - Voix pour l'Europe, organisé au niveau européen, Anna Matuskova a expliqué son action à Radio Prague: "L'objectif de notre action était d'attirer l'attention sur la problématique de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Dans chaque ville européenne nous distribuons des tracs, nous parlons avec des gens, nous nous efforçons d'éveiller chez eux un plus grand intérêt pour ce thème, car il concerne l'avenir de nous tous. Nous pensons que la période actuelle n'est pas du tout favorable à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Nous estimons par contre qu'il serait idéal si l'Union et la Turquie entraient dans un partenariat spécial car l'Union se heurte en ce moment à des problèmes qu'elle doit d'abord résoudre. Il serait irresponsable d'inviter à l'adhésion un pays de 70 millions d'habitants qui deviendrait le deuxième pays de l'Union, qui a de nombreux problèmes économiques et sociaux, des problèmes au niveau des droits de l'homme et des droits de la femme. Tout d'abord, nous devons mettre de l'ordre dans nos affaires et puis nous élargir."

Parmi les passants attirés par la manifestation il y avait aussi Georges Benizerie, un Français de la région parisienne. Il ne partageait pas les convictions des manifestants :

"Je suis tout à fait favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne parce que c'est un grand pays qui a manifesté sa volonté d'adhérer à l'Union et en plus je pense que ce serait une oeuvre qui irait dans le sens de la paix dans le monde. Cela permettrait à un grand pays à majorité musulmane mais laïc d'entrer dans une union qui est démocratique. Ce serait donc une bonne oeuvre pour la paix dans le monde et l'équilibre en Europe. »

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Quelles seraient d'après vous les conséquences d'une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne?

"Je ne sais pas. Je ne suis pas économiste, donc c'est une question un peu difficile pour moi. Probablement que cela poserait certaines difficultés. A mon avis, ce seraient des difficultés du même ordre que celles qu'on a eues lors de l'adhésion des ex-pays communistes qui avaient un décalage économique par rapport à l'Europe plus riche, mais j'espère bien que ce décalage va se résorber comme on l'a vu par le passé pour des pays comme l'Espagne ou le Portugal. Ce qui s'applique pour les pays ex-communistes pourrait très bien s'appliquer à terme pour un pays comme la Turquie."

Comment voyez-vous les activités de ces associations qui protestent contre l'adhésion de la Turquie?

"Je les vois avec beaucoup d'inquiétude. Mais bon, je suis ici tout à fait par hasard, donc je ne connais pas les gens qui organisent cette manifestation. Mais cela m'inquiète parce que chez nous, en France, les manifestations contre l'adhésion de la Turquie sont souvent et même la plupart du temps celles de xénophobie, de racisme et d'islamophobie, et quand le nationalisme et l'extrême-droite se réveillent, ce sont des choses qui me font peur."