Sommet UE - Balkans occidentaux : une satisfaction pour la République tchèque
C’était un sommet important pour la République tchèque, qui, depuis plusieurs années, a fait de l’intégration des pays des Balkans occidentaux à l’Union européenne (UE) une de ses priorités en matière de politique étrangère. Réunis à Tirana, en Albanie, mardi, les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept, parmi lesquels le Premier ministre tchèque Petr Fiala, et les dirigeants de la région se sont entendus sur la nécessité de resserrer leurs liens dans le contexte de l’agression russe en Ukraine.
Réaffirmer l’engagement pris en faveur d’un avenir au sein de l’UE pour l’ensemble des Balkans occidentaux : tel était un des enjeux de ce sommet, qui se tenait pour la première fois dans un pays non membre et dont Petr Fiala est reparti très satisfait :
« Cette réunion est incontestablement une confirmation importante de l’engagement pris par l’UE d’approfondir l’intégration des pays de cette région. Comme vous le savez, les Balkans de l’Ouest sont une priorité sur le long terme de la République tchèque. Non seulement nous sommes convaincus que la stabilité de ces pays est très importante pour notre sécurité, mais c’est aussi une région avec de nombreuses opportunités pour nos entreprises. »
À la différence de certains pays d’Europe de l’Ouest, parmi lesquels la France ou les Pays-Bas, la République tchèque, comme l’Allemagne, souhaiterait que le processus de rapprochement entre Bruxelles et les Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie) s’opère plus rapidement. Entamé le 1er juillet dernier, la présidence tournante du Conseil de l’UE, qui s’achèvera le 31 décembre, a néanmoins permis à Prague de faire progresser un certain nombre de dossiers. Et ce sommet de Tirana a été l’occasion pour le Premier ministre tchèque de rappeler ces avancées :
« Déjà, je considère comme un succès le simple fait que ce sommet ait pu se tenir, d’autant plus ici à Tirana, la capitale d’un pays qui fait partie de cette région des Balkans de l’Ouest. C’est un signal important lancé dans la direction de ces pays. L’ambiance de travail a été très bonne, ce qui n’est pas toujours une évidence. L’autre point positif est que ce sommet se soit tenu pendant la présidence tchèque de l’UE. »
« Ce n’est bien évidemment pas un hasard, car nous sommes parvenus à certaines avancées ces derniers mois sur des questions qui étaient bloquées depuis quelque temps déjà. Je peux rappeler l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord, l’adoption d’un engagement à supprimer l’obligation de visa pour les citoyens du Kosovo ou encore le fait que nous avons été très actifs dans les différents pays de la région en organisant diverses manifestations qui doivent contribuer à leur réconciliation et à leurs bonnes relations réciproques. »
Qu’il s’agisse de la migration, des principes de l'État de droit, du terrorisme ou encore du crime organisé, la République tchèque est toutefois consciente des écueils qui empêchent certaines avancées plus rapides. La Serbie, par exemple, a ainsi entamé des négociations d’adhésion en 2013 sans progrès notoire depuis. Mais avec son président Aleksandar Vučić au style autoritaire et aux tendances ambivalentes à sa tête, à la fois proche du président russe Vladimir Poutine et candidat à l’adhésion à l’UE, la Serbie, sans même parler d'un accord politique avec le Kosovo toujours impossible, fait partie des cas épineux dans la région des Balkans, comme en a là aussi convenu Petr Fiala :
« Il convient que les pays des Balkans poursuivent leurs efforts pour une mise en œuvre effective des réformes nécessaires à une adhésion à l’UE, notamment dans les domaines de la liberté des médias, de la lutte contre la corruption ou de la création d’un espace pour une société civile indépendante dans le respect de la liberté d’expression. Pour ce qui est de l’agression russe en Ukraine, nous avons clairement fait comprendre qu’il était important que nos partenaires soient sur la même longueur d’ondes en matière de politique étrangère. Nous nous sommes entendus sur le fait que la Russie portait la responsabilité de la crise énergétique et économique actuelle en Europe. Ce sommet a permis de confirmer cette position commune. »
Ce n’est donc pas un hasard si dans la déclaration commune publiée au terme du sommet, le premier point rappelle que la guerre menée par la Russie contre Ukraine « met en péril la paix et la sécurité européennes et mondiales et vient souligner l'importance que revêt le partenariat stratégique entre l’UE et la région des Balkans occidentaux ». Presque du Petr Fiala dans le texte...