Rugby - Christian Gallonier, l'entraîneur français du XV tchèque: « Je suis très fier d'entraîner cette équipe »
Suite et fin de l'entretien réalisé avec Christain Gallonier, l'entraîneur français du XV tchèque. La première partie a été diffusée dans notre émission précédente, à la date du 20 juin. Christian Gallonier a succédé à un autre Français, Michel Bernardin. Ce dernier, ancien entraîneur du Bataillon de Joinville et grand connaisseur du rugby tchèque, est décédé, vendredi, à 67 ans, des suites d'une longue maladie.
A quoi sont dûs les liens assez forts qui existent entre le rugby tchèque et français. Pourquoi beaucoup de vos joueurs évoluent en France et pas, par exemple, pour rester en Europe, en Grande-Bretagne ?
« Bonne question à laquelle il est difficile de répondre. Peut-être y a-t-il eu, grâce à la FIRA (Fédération Internationale de Rugby Amateur), des rapprochements qui se sont faits naturellement, et puis je crois savoir que les Tchèques avaient un bon contact avec les Français il y a quelques années de cela. »
Lorsque que l'on est entraîneur et que l'on vient de france, travailler avec la sélection tchèque, n'est-ce pas un peu frustrant parfois ?
« Non, non, non. C'est très agréable parce que les joueurs sont quand même conscients et très motivés du fait qu'ils représentent leur pays. A partir de là, leurs objectifs sont clairs et précis : ils recherchent le plus haut niveau ou, tout du moins, leur meilleur niveau. C'est un souci important et permanent chez eux, il ne peut donc pas y avoir aucune frustation pour moi. Ce sont des gars qui s'engagent vraiment à 100 % et c'est même une fierté de travailler avec eux parce que c'est engageant de diriger des garçons comme eux. Ils sont nature, ils ont du coeur... vraiment, je me régale ! »
L'enthousiasme est donc la principale qualité de vos joueurs.
« Oui ! Oui, c'est vrai que l'enthousiasme et le courage sont des qualités que les joueurs tchèques développent peut-être plus que d'autres. Je dirais qu'ils sont un petit peu plus « rustiques » dans la pratique de leur activité, alors ils compensent effectivement par d'autres valeurs comme l'enthousiame et le courage, des valeurs qui, de toute façon, sont indispensables en rugby. »
Quelles sont les conditions dans lesquelles vous travaillez avec votre groupe pour les entraînements et la préparation des matches ?
« C'est assez particulier par rapport à ce que l'on peut connaitre en France dans la rigueur de la préparation de l'équipe nationale, même si ça reste très rigoureux en comparaison avec ce qui fait en club. Dans l'organisation, il y a encore beaucoup de choses à faire. Pour les matches internationaux, les joueurs s'entraînent le soir à partir de 18 heures après s'être libérés du travail, tandis qu'en France, à partir de mardi, il y a des entraînements bi-quotidiens avec des joueurs qui ne pensent qu'au match. Disons que les Tchèques font de leur mieux, mais que l'organisation reste quand même à améliorer. »
En dehors du rugby, qu'avez-vous découvert d'autre en République tchèque?
« J'ai découvert des gens très chaleureux, j'ai un bon contact avec eux, même si c'est dommage qu'il y ait cette barrière de la langue. Avant de venir, je ne me faisais pas du tout l'idée que j'en ai aujourd'hui de la République tchèque. Et puis Prague est une très jolie ville. Comme je suis assez intéressé par l'histoire et l'architecture, il y a de quoi faire. »
Vous êtes donc très content de votre expérience...
« Ah oui, très content, j'en suis ravi, et puis encore une fois, je suis vraiment très fier d'entraîner cette équipe tchèque. »