Secteurs d'avenir en Republique tchèque
En 2004, certaines études mettaient en relief un retard relatif de la République tchèque dans l'équipement des ménages en connections Internet. Dans le domaine des technologies de pointe, le pays semble au contraire avoir solidement pris le train en marche. Les investissements se font de plus en plus importants et un marché européen solide semble s'ouvrir aux entrepreneurs dans ces domaines. Zoom sur deux intiatives récentes dans le pays, l'une allemande et l'autre tchèque.
Le producteur allemand de systèmes solaires RWE Schott Solar a célébré l'ouverture, le 14 juin dernier, de son centre de production de modules solaires, à Valasske Mezirici, près de Roznov, dans le nord de la Moravie. Dans le cadre du Prix de l'Investisseur 2004, organisé par l'agence CzechInvest, le pojet de RWE s'est placé à la 3ème place dans la catégorie "plus grand apport économique dans le domaine des nouveaux investissements". Rien moins que 1,4 milliards de couronnes ont été investis pour la construction et l'équipement de cette nouvelle entreprise.
Une implantation qui devrait créer, dans les 3 ans à venir, plus de 300 emplois. Et qui s'avère, économiquement, un secteur d'avenir. Avantage pratique tout d'abord : le photovoltage est une technique relativement simple : la lumière solaire se propage sur le panneau et se change en électricité, laquelle est diffusée dans des accumulateurs. On peut donc tout à fait s'en servir pour l'éclairage domestique. En outre, les panneaux solaires ont une durée de vie longue et résistent aux temps les plus défavorables. Le recyclage naturel de l'énergie solaire semble constituer une alternative écologique majeure. La production de plaquettes et de modules pour systèmes solaires fait partie de ces jeunes technologies soutenues par certains pays comme l'Allemagne ou le Japon, et ce dans un but louable : respecter les quotas d'émission de CO2 définis par le protocole de Kyoto. D'autres pays de l'UE ont annoncé qu'ils développeraient cette technologie dans les années à venir.
Grâce à la récente loi sur le renouvellement des ressources énergetiques, on peut s'attendre à une croissance rapide de l'intérêt pour des technologies similaires en République tchèque. Le dispositif législatif permet en effet même à un utilisateur privé d'installer son propre panneau solaire. Celui qui le souhaite peut ainsi se servir d'un site de redistribution, dans lequel il ne ferait que stocker et consommer de l'énergie. Enfin, selon Karolína Bockova, directeur adjoint de l'agence CzechInvest, l'Etat tchèque, en prenant déjà des commandes, a apporté des garanties à long terme aux investisseurs.
En attendant, RWE mise sur une croissance continue. "Grâce à ce projet, nous serons en mesure d'augmenter significativement notre capacité productive en Europe. Actuellement, nous fournissons le marché européen mais sa capacité s'avère déjà insuffisante", confie Alexander Berg, directeur exécutif de RWE Schott Solar dans le cadre d'une interview de Czechinvest. Il ajoute : La République tchèque représente, pour nous, un avantage déterminant pour nous aggrandir sur les marchés européens. Grâce à cette nouvelle entreprise en Moravie, la part du marché mondial de RWE devrait passer de 6 à 8 %."
Autre exemple d'exemple d'application économique à la science avec la biotechnologie cette fois. Il s'agit en fait de plusieurs projets, là encore soutenus par CzechInvest.
Ces projets ont fait gagner la société Ecofluid ainsi que 3 équipes scientifiques de l'Université de Brno lors de la compétition internationale Best of Biotech (BOB), qui s'est tenu en février 2005.
Un appareil pour mesurer avec précision les cellules élémentaires, un projet en consulting dans la microbiologie ou encore une nouvelle technologie pour le retraitement des eaux usées, les projets sont aussi variés que créatifs. Le travail de l'université d'informatique Masaryk, de Brno, qui a fini parmi les 5 meilleurs projets, a pu bénéficier de l'une des dotations, allant de 250 000 à 500 000 couronnes.
Entre aide au lancement sur le marché et demande de la part des entreprises, la biotechnologie semble devoir prendre progressivement sa place dans l'activité économique.
En Autriche, le gagnant d'un concours similaire a ainsi pu favoriser la naissance d'une quinzaine d'entreprises de biotechnologie. D'après le centre d'information d'innovation de la région sud-morave, plusieurs dizaines d'entreprises, rien qu'en Moravie du sud, s'occupent de biotechnologie et l'on ne dénombre pas moins de 37 projets à moyen terme. A quoi s'ajoutent encore des investissements régionaux à venir pour la construction d'infrastructures et pour la recherche. Plus déterminant sans doute sera la subvention de 100 millions de couronnes que l'Union européenne s'est engagée à donner pour la construction, dans la région sud-morave, du Médiapark, un parc technologique avec centre de recherche.
Déjà bien placés en matière de téléphonie mobile, les Tchèques ne sont pas à la traîne dans le domaine des technologies de pointe. Les investissements sont de plus en plus importants, comme si les décideurs avaient compris qu'il s'agissait là de secteurs d'avenir. C'est sans doute, pour le pays, le baromètre d'évolutions en profondeur et la garantie d'une forte compétitivité tchèque pour l'avenir.