Encore obligatoires dans certains lieux publics, les masques sont déjà exposés au Musée national tchèque
Depuis lundi une nouvelle exposition de masques faciaux est à voir au Musée national de Prague, qui a entrepris d'ancrer dans l'histoire ces objets devenus un symbole de la lutte du pays contre le coronavirus. L’exposition, intitulée Držíme spolu (ou, approximativement, Nous nous serrons les coudes), est à découvrir dans le bâtiment historique en haut de la Place Venceslas et d'autres musées ont déjà indiqué rassembler ce nouveau genre de pièces de collections très contemporaines.
Il y en a de toutes les couleurs et de tous les styles, dont un multicolore fait à partir d’un plan des lignes du métro de Prague dessiné par un enfant autiste : en tout, une trentaine de masques sont exposés, à l’initiative de Miroslava Burianová, en charge des collections de mode du musée national tchèque :
« L'un des objectifs du Musée national est de documenter l'époque dans laquelle nous vivons. Mais étant donné la production de masse, il n'est pas toujours facile de décider quels articles devraient être inclus dans nos collections et lesquels n'en valent pas la peine. Nous avons décidé de sélectionner et de conserver uniquement les éléments typiques d'une époque donnée. Le choix des masques était évident, car ils sont devenus un symbole de notre temps, un symbole de solidarité mutuelle ainsi que de la compétence des femmes tchèques. »
Le masque est effectivement devenu le symbole d’une société civile qui a su se débrouiller seule, quand les dirigeants de la Tchéquie ont imposé très tôt le port obligatoire des masques dans les lieux publics, bien que les magasins étaient tous en rupture de stock. L’actrice Dagmar Havlova, veuve de l’ancien président Havel, a été parmi les premières célébrités à faire marcher la machine à coudre pour fabriquer des masques et les distribuer aux personnes en première ligne.
Miroslava Burianová : « Mes masques préférés dans notre exposition sont ceux fabriqués au tout début de l'état d'urgence mi-mars, pour ceux qui en avaient le plus besoin. Nous avons des masques fabriqués par la créatrice Liběna Rochová pour l’ONG Debra et l'UNICEF, ou Petra Balvínová, qui a fourni le personnel de restaurants et des magasins à proximité de son atelier. Ce que j'admire le plus dans les masques artisanaux, c'est leur précision. Cela me donne l'espoir que cette tradition presque oubliée de couture à domicile, maintenue par des générations de mères et de grands-mères, sera maintenue. »
Le jour de l’ouverture de cette nouvelle exposition à Prague a coïncidé avec la levée de l’obligation de porter un masque dans la rue. Mais les Tchèques doivent toujours en porter un dans les lieux publics fermés, donc pour la voir, il faut toujours être masqué.
Le musée régional de Moravie ainsi que le musée des arts et métiers à Prague figurent parmi les autres institutions qui envisagent également de collectionner des masques.