Plus de TVA pour les masques FFP2

Photo: dronepicr, Flickr, CC BY 2.0
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Fortement recommandé par le gouvernement tchèque, mais pas obligatoire, le masque FFP2 pourrait devenir un outil crucial dans la lutte contre le Covid-19. Face à la propagation du variant britannique, le masque, qui jusqu’alors était porté essentiellement par les professionnels de santé, pourrait l’être prochainement aussi dans les lieux publics. Ces derniers jours, plusieurs voix se sont toutefois élevées pour soulever la question du coût de ce type de protection, conduisant finalement le gouvernement à concéder une exonération de TVA pour les fabricants et distributeurs.

Se procurer un masque FFP2 deviendra peut-être très prochainement une nécessité pour les Tchèques. Alors que la majorité d’entre eux se contentent pour l’heure toujours de modèles en tissu ou chirurgicaux, ces masques plus protecteurs pourraient devenir la norme. En cause, selon la cheffe des services d’hygiène Jarmila Rážová, le variant britannique du COVID-19 :

Jarmila Rážová,  photo: Michaela Danelová,  ČRo

« Les effets pourraient être les mêmes qu’en Angleterre, le variant peut accélérer le processus d’infection de 30 à 40%. C’est pourquoi je soutiens l’appel du ministre : remplacer les masques classiques par des FFP2 dans les endroits où beaucoup de monde se croise, c’est-à-dire non seulement dans les hôpitaux, centres de soins et de services sociaux, mais aussi dans les transports en commun. Il est certain que le masque FFP2 protège davantage que tous les autres types de masques. »

Photo: ČTK/AP Photo/Ronald Zak

A la différence des masques en tissu ou chirurgicaux, le masque FFP2 filtre jusqu’à 94% des aérosols - à condition d’être correctement porté. Il s’agit également du seul modèle qui protège à la fois le porteur du masque et les personnes présentes à proximité, quand les masques jusqu’à présent les plus répandus servent essentiellement à “protéger les autres”. Pour l’heure, seules l’Autriche et la Bavière ont effectué ce changement de doctrine sanitaire, en imposant son port dans les transports en commun ou les commerces.

A Prague, le gouvernement hésite encore à franchir le pas, mais recommande néanmoins très fortement de porter un « respirátor », comme l’appellent les Tchèques. Seule exception en vigueur depuis samedi dernier : les moniteurs d’auto-école comme leurs élèves ont l’obligation de porter des FFP2 (ou les équivalents KN95) dans la voiture durant les leçons de conduite.

Une question économique

Karel Havlíček,  photo: ČTK/Michaela Říhová

Plus protecteur, donc, le masque FFP2 est aussi plus cher. Alors qu’un masque en tissu se lave, les « respirátor » sont censés n’être utilisés qu’une seule fois. La valeur unitaire s’élève souvent à plusieurs dizaines de couronnes, soit plus d’un euro par masque.

Jeudi dernier, le ministre de l’Industrie, Karel Havlíček, avait informé qu’il n’instaurerait pas de niveau de prix maximal, « les masques présentant plusieurs différences les uns par rapport aux autres » selon lui. En revanche, conformément aux demandes formulées par les industriels tchèques, la ministre des Finances, Alena Schillerová, a annoncé, lundi, une exonération de TVA pour une durée de deux mois :

Alena Schillerová,  photo: ČTK/Vít Šimánek

« Au nom du ministère des Finances, j’ai demandé le mandat pour proclamer l’annulation de la TVA qui concerne certains moyens de protection précis. Il s’agit notamment des masques de type FFP2, KN95 ou N95. J’ai signé le document en ce sens ce lundi, immédiatement après le conseil des ministres. Mais cette mesure ne sera effective qu’à compter du mercredi 3 février, pour que les commerçants aient le temps d’entreprendre des démarches nécessaires. Cette mesure sera en vigueur jusqu’au 3 avril prochain. »

Les entreprises tchèques disposent d’une capacité de production mensuelle de près de 22 millions de masques FFP2, un volume auquel il faut ajouter l’importation de 70 millions d’unités chaque mois. Charge désormais aux commerçants et aux chaînes de grande distribution qui se sont lancées dans leur vente d’appliquer eux-aussi la suppression de la TVA sur le prix de vente final. C’est en tout cas le souhait de la ministre des Finances, qui avait déclaré souhaiter avoir la certitude que la marge commerciale sera elle aussi réduite, de manière à ce que les masques soient vendus à des prix raisonnables et soient accessibles au plus grand nombre.