Evasion fiscale : toujours moins de sociétés tchèques liées à des paradis fiscaux
Le nombre d’entreprises tchèques ayant leur siège enregistré dans un pays considéré comme un paradis fiscal a encore connu une baisse importante au cours des six premiers mois de l'année, alors que cette tendance est observée depuis quelques années. Cette baisse accuse toutefois un ralentissement selon une analyse réalisée par la société Bisnode sur le sujet.
11 741 sociétés tchèques avaient leur siège enregistré en juin dans un pays considéré comme un paradis fiscal, soit 361 unités de moins qu'à la fin de l'an dernier. La moitié de ces entreprises ont des activités dans le domaine de l'immobilier ou du commerce, selon le rapport de la société Bisnode.
Ces sociétés tchèques cherchant à contourner le fisc ont notamment favorisé les Îles Marshall au cours de la première moitié de l'année 2020. Ce petit Etat d'Océanie a vu le nombre de sociétés tchèques immatriculées grimper de 141 % entre janvier et juin 2020, une hausse considérée comme « extraordinaire » par l'agence Bisnode.
Une légère augmentation est également notable pour d'autres paradis fiscaux comme Gibraltar, Hong Kong, le Liechtenstein et l'Île de Man. De nombreuses entreprises tchèques ont abandonné les destinations traditionnelles de placement de leurs capitaux comme les Pays-Bas (- 120), les Etats-Unis (- 95) ou Monaco (- 84).
Cette tendance au départ des paradis fiscaux est notablement plus importante en Slovaquie voisine, où le nombre d'entreprises immatriculées dans des pays à la fiscalité plus favorable connaît une hausse depuis plusieurs années, selon l'agence Bisnode.
La question de l’évasion fiscale a connu un regain d’intérêt auprès du public depuis 2016 notamment après les scandales des Panama Papers, mettant au jour les pratiques illégales d’évasion fiscale, et des Paradis Papers, montrant comment certains recouraient à des méthodes à la frontière de la légalité, consistant à « optimiser » son paiement des impôts, pour y échapper le plus possible. 12 000 de ces documents avaient un lien avec la République tchèque.