Radiožurnál : l'Ivermectine achetée très cher par la Tchéquie
Selon les informations de la Radio publique tchèque, le médicament a été acheté en Bulgarie à un prix anormalement élevé.
La partie tchèque dépensé début mars la somme de 12,5 milions de CZK, TVA non incluse, pour acheter à une société bulgare Commercial League 10 000 boîtes de médicaments de la marque Huvemec contenant de l'ivermectine. Selon les informations de la station Radiožurnál, sur le marché bulgare, la somme maximale pour une telle quantité s'élève à 9,6 milions de CZK.
Par ailleurs, la date de péremption des boîtes acquises est fixée au mois d'août prochain.
"Le CHU Sainte-Anne de Brno a acheté l'ivermectine à un prix normal à ce moment-là sur le marché bulgare pour l'export vers l'étranger. Dans le prix était compris le transport terrestre des cartons", a indiqué la porte-parole de l'hôpital.
"Je ne suis pas compétent pour commenter le prix d'achat. Mais il ne s'agit pas en la matière de charité, c'est du business", indique le président de l'Ordre des médecins Milan Kubek. "Pour moi l'important c'est le côté médical, donc si même si on avait acheté un bon vaccin à un prix trop élevé, ce serait un très bon investissement. Mais il n'y a pas d'étude qui montre que l'ivermectine fonctionne et même le fabricant du médicament ne la recommande pas contre le Covid-19", ajoute M. Kubek.
Selon le docteur Michal Rezek du CHU de Brno, qui utilise l'ivermectine dans le traitement de ses patients, "aucun effet secondaire majeur n'a été constaté". 70% des tablettes achetées en Bulgarie ont été distribués dans d'autres hôpitaux que celui de Brno et 20 000 patients pourraient être traités avec la quantité d'ivermectine achetée.
L'ivermectine est à l'origine un médicament utilisé contre les maladies parasitaires. Il est utilisé en Tchéquie pour soigner des patients Covid-19 même si cette utilisation n'a pas été officiellement recommandée par l'agence européenne EMA. L'agence nationale tchèque SUKL a pour sa part indiqué que les données sur l'efficacité du médicament manquaient encore.
Le ministre tchèque de la Santé a quant à lui indiqué que personellement, il ne prendrait pas d'ivermectine. Le ministère considère l'ivermectine comme un médicament expérimental contre le coronavirus et laisse le choix de son utilisation aux médecins, qui doivent informer leurs patients et obtenir leur consentement.