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9) A Poděbrady, une eau qui soigne les cœurs malades

La station thermale de Poděbrady

« Pour le cœur, il y a Poděbrady », entend-on dire parfois. A mi-chemin entre Prague et Hradec Králové, sur les bords de l’Elbe, Poděbrady est la plus grande station thermale existante en Bohême centrale, et c’est dans cette petite ville à la riche histoire que nous vous emmenons cette semaine pour la suite de notre série estivale.

L’eau de Poděbrady | Photo: Štěpánka Budková,  Radio Prague Int.

« Pour un cœur malade, rien de mieux que Poděbrady », prétend le dicton, et par « cœur malade », n’entendez pas maladie d’amour, mais bien maladies cardio-vasculaires. D’autres maladies comme le diabète ou toutes celles de l’appareil locomoteur y sont également traitées. Directeur général de la société Lázně Poděbrady, qui gère l’ensemble des services proposés dans la station, Petr Valenta explique ce qui fait la spécificité de l’eau de Poděbrady, que les Tchèques appellent communément « poděbradka » :

« La ‘poděbradka’, si nous la goûtons, se caractérise par son goût ferrugineux et, donc, par sa haute teneur en fer, mais encore aussi en dioxyde de carbone. C’est ce gaz qui présente le principal bienfait thérapeutique, un effet vasodilatateur. Lorsque vous vous immergez danss cette eau, le gaz se lie aux tissus, aux pores. Le corps commence alors à ‘pomper’ davantage, le système circulatoire fonctionne davantage, et cela a un effet positif sur le cœur, cela facilite la circulation du sang et améliore l’hypertension artérielle. »

La station thermale de Poděbrady | Photo: Štěpánka Budková,  Radio Prague Int.
La première source | Photo: Radio Prague Int.

L’exploitation de cette eau qui permet donc de traiter diverses pathologies par carbothérapie remonte au début du XXe siècle. La source a été décelée en 1904, suite à un profond forage (à 96 mètres) dans la cour du château. Dans un premier temps, à la déception de tous, c’est une eau brunâtre et malodorante qui a été découverte, jusqu’à ce que son analyse permette d’établir qu’il s’agit en réalité d’une eau au pouvoir thérapeutique. Quatre ans seulement plus tard, la station thermale commençait à se développer.

La partie la plus ancienne est appelée « Balnea », au milieu de la colonnade. C’est là que les premiers bains ont eu lieu en 1908. A l’époque encore dans des baignoires en bois qui, depuis, ont été remplacées par d’autres plus modernes. Au toucher, l’eau est froide, mais cela ne dure pas longtemps, comme le confirme Petr Valenta :

La source Eliška | Photo: Kateřina Ayzpurvit,  Radio Prague Int.

« Oui, l’eau minérale que l’on utilise ici provient directement du forage et a une température basse : environ 11 °C et ce n'est que dans les baignoires en acier inoxydable à double paroi qu’elle se réchauffe. De la vapeur chaude est envoyée dans l’enveloppe extérieure de manière à obtenir la température souhaitée, c’est-à-dire entre 34 et 36 °C, pour que les propriétés thérapeutiques de l’eau soient optimales. C’est agréable de se baigner dedans et ce n’est plus un choc. Quand la baignoire est pleine, il commence à chauffer. »

Située à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Prague, Poděbrady est aussi une ville qui mérite un arrêt pour sa riche histoire. C’est là que le grand Georges de Bohême, souverain hussite précurseur de l’idée d’une Europe chrétienne unie, appelé Jiří z Poděbrad en tchèque (Georges de Poděbrady), est né.

Poděbrady | Photo: Radio Prague Int.

D’abord seigneur du château, Georges a grandement contribué à l’essor tout à la fois politique, économique et culturel de la cité. Et aujourd’hui encore, c’est son personnage qui, sur son cheval et du haut de sa statue, domine la place principale de la ville qui porte bien évidemment son nom. Inévitable gaufrette thermale – autre spécialité locale - à portée de bouche, c’est aussi tout cela qu’il est possible d’apprécier à Poděbrady...

L’horloge de fleurs | Photo: Michal Louč,  Wikimedia Commons,  CC BY 3.0
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