Foot - Championnat : en Tchéquie, c’est déjà l’heure de la reprise
Même en l’absence de leur équipe nationale à la Coupe du monde féminine, les amateurs de football en République tchèque s’apprêtent à retrouver le sourire. Un peu moins de deux mois après le sacre du Sparta, le championnat de Tchéquie redémarre en effet ce week-end. Une nouvelle saison qui, comme lors de la dernière, devrait d’abord être marquée par la lutte entre les deux grands rivaux pragois, le Sparta et le Slavia, pour le titre de champion.
Qui succèdera au Sparta au palmarès de la Fortuna Liga au printemps prochain ? Après trois dernières saisons qui ont abouti aux sacres de trois clubs différents (Slavia, Viktoria Plzeň et donc Sparta), un partage du pouvoir qui contribue indéniablement à l’attractivité de la compétition, telle est, comme chaque été, la grande question qui se pose à l’aube de cette nouvelle saison du championnat de Tchéquie, la 31e de l’histoire depuis la partition de la Tchécoslovaquie.
Enfin de nouveau champion après neuf années de disette, notamment grâce au travail de son entraîneur danois Brian Priske, le Sparta, qui reste le club le plus titré du pays, entend désormais bien évidemment rester tout en haut de l’affiche. Mercredi, lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant-saison, son vice-président, František Čupr, installé aux côtés du directeur sportif Tomáš Rosický, a confirmé que les Pragois, malgré la perte de leur jeune attaquant international Tomáš Čvančara, qui a rejoint le Borussia Mönchengladbach en Bundesliga, ne pouvaient avoir d’autre ambition à l’échelle nationale que de tout gagner :
« Ce que nous savons, c’est que nous voulons atteindre le maximum. Au printemps, nous avons été tout proches de réaliser le doublé. Nous n’y sommes pas parvenus puisque nous avons été battus en finale de la coupe, mais si nous voulons progresser, cela signifie que nous devrons viser encore plus haut. L’objectif est donc de conserver le titre de champion et de gagner la coupe. En même temps, notre souhait et notre objectif est de participer à la Ligue des champions. »
Tandis que Plzeň la saison dernière ou le Slavia en 2019 sont parvenus à se qualifier, le Sparta, lui, n’a plus participé à la phase de groupes de la plus prestigieuse et plus lucrative des compétitions européennes de clubs depuis dix-huit ans. Si un retour parmi la crème de la crème continentale constitue donc à la fois un objectif et un rêve pour le club propriété du milliardaire Daniel Křetínský, la mission s’annonce toutefois particulièrement ardue. La Tchéquie figurant à la 16e place à l’indice UEFA, le Sparta, qui fera son entrée en lice au troisième tour, devra éliminer deux adversaires costauds durant la phase préliminaire pour faire partie des quatre clubs heureux élus qui obtiendront le droit d’affronter les gaénts du football européen à l’automne.
Mais en attendant de retrouver le plaisir des joutes européennes au mois d’août, place donc d’abord à la reprise du championnat national. Dimanche en fin d’après-midi, dans le cadre de cette 1ère journée très attendue par ses supporters, c’est le Sigma Olomouc que le Sparta accuillera dans son stade de Letná.
Avant cela, c’est dès samedi que son rival du Slavia aura retrouvé la compétition avec la réception de Hradec Králové, le club de Bohême de l’Est qui attend la livraison de son stade de 9 000 places flambant neuf. Deuxième lors des deux dernières éditions après trois saisons de domination, le Slavia, toujours entraîné par un Jindřich Trpišovský qui entame sa septième saison à la tête des Rouges et Blancs, a soif de revanche. Toutefois, aux yeux de Mikuláš Jáša, un des experts football de la Radio tchèque, le Slavia apparaît un peu moins bien armé que le Sparta :
« Les principaux favoris pour le titre de champion seront une nouvelle fois les deux ‘S’ pragois et le Viktoria Plzeň, même s’il est intéressant de noter que le nouvel entraîneur de Plzeň, Miroslav Koubek, a déclaré cette semaine avant le début du championnat que le titre n’était pas l’objectif du club et que la troisième place serait déjà satisfaisante. Pour ce qui est du Sparta et du Slavia, sur le papier, le Sparta me semble légèrement favori notamment parce que l’effectif n’a pas beaucoup bougé et qu’il a été judicieusement complété avec quelques joueurs rapides. D’un autre côté, le Slavia est très ambitieux et voudra reconquérir un titre de champion qui lui a pratiquement filé entre les doigts ces deux dernières saisons. »
Avec un groupe d’affaires helvéto-autrichien pour nouveau propriétaire (la société FCVP GmbH), le Viktoria Plzeň attaque, lui, la nouvelle saison avec l’ambition de faire au moins aussi bien que lors du précédent exercice : conserver sa place sur le podium et éventuellement titiller deux favoris pragois qui possèdent des moyens financiers bien plus importants.
Pour le reste, après une fin de saison dernière marquée par de nombreuses décisions arbitrales contestables (et très contestées), l’ouverture du championnat s’accompagne de la mise en place d’une nouvelle mesure qui vise à réduire les contestations, critiques et parfois même soupçons d’ingérence ou de parti pris, comme le précise Mikuláš Jáša :
« Une des nouveautés intéressantes est qu’une équipe de la nouvelle commission des arbitres, au sein de laquelle siégeront également des journalistes, se réunira après chaque journée de championnat pour proposer des sujets qui devraient être examinés par la commission. L’exemple type, ce sont les situations litigieuses : un joueur a été expulsé ou ne l’a pas été, un penalty a été sifflé ou ne l’a pas été, etc. Cela permettra ensuite d’expliquer au public pourquoi et comment l’arbitre a pris telle ou telle décision. Je pense que c’est une évolution intéressante. »
Comme cela est désormais devenu une habitude, la Fortuna Liga se disputera cette saison encore sous la forme d’une saison régulière avec trente journées au programme qui sera suivie de cinq autres journées de play-offs à l’issue desquelles sera désigné le nouveau champion de Tchéquie. Alors, Sparta, Slavia, Plzeň ou une autre équipe surprise ? Les paris sont lancés !