Il y a 140 ans naissait le graveur, sculpteur sur bois, écrivain et philosophe Josef Váchal
Graveur, sculpteur, écrivain, philosophe, typographe, mais aussi visionnaire débridé, randonneur passionné et amoureux des chiens : Josef Váchal, c’était tout cela à la fois. Il a non seulement écrit et illustré son ouvrage le plus célèbre avec près de 80 gravures sur bois, mais il en a également réalisé la typographie avant de le relier et publier lui-même.
Josef Váchal a vécu la majeure partie de sa vie dans la pauvreté et à l’écart de la société. Ce n’est que dans les années 1990 que son œuvre suscite l’intérêt, et que lui commence à jouir d’une certaine renommée. Influencé par l’expressionisme, mais aussi par d’autres courants, il essaye dès ses débuts de trouver son propre style artistique.
Ses œuvres majeures sont les livres qu’il a écrits, illustrés, imprimés en édition très limitée et reliés par lui-même. Le plus célèbre d’entre eux est intitulé Šumava umírající a romantická (La Šumava mourante et romantique »), et il s’agit du livre tchèque aux dimensions les plus imposantes (65 X 49 cm ; 16 kg) et au prix le plus élevé. Par ailleurs, son « Etude culturelle et historico-littéraire » du roman noir intitulée Krvavý román (« Le Roman sanglant ») est accessible depuis 2007 aux lecteurs francophones, dans une traduction de Myriam Prongué parue aux éditions Engouletemps. Même s’il a été qualifié de fantasmagorie et de chef-d’œuvre absurde, le livre a été adapté pour le grand écran ainsi que pour la radio.
Une vie de misère
Josef Váchal est né dans le village de Milavče, non loin de Domažlice, dans la région de Plzeň. Enfant illégitime, il n’a pas une enfance facile, et c’est sans doute pour cela qu’il s’attache toujours aux animaux – et en particulier aux chiens – plutôt qu’aux humains. Il ne termine pas ses études secondaires, mais il suit une formation de relieur. Il se consacre aux sciences occultes et ésotériques. Toute sa vie, il reste traumatisé par sa participation à la Première Guerre mondiale sur le Front alpin. La période de l’occupation allemande marque un tournant dans sa vie. Le vieil homme excentrique finit ses jours dans une minuscule et humide pièce attenante à un hangar à tracteurs, dans le petit village de Studeňany, dans la région de Hradec Králové, où il décède en mai 1969.
Portmoneum : un étrange musée dans une étrange maison
Grâce à l’un des admirateurs de Josef Váchal, l’imprimeur Josef Portman, on peut aujourd’hui admirer l’éblouissante œuvre de l’artiste à Litomyšl. En effet, Portman a fait décorer par son idole deux pièces de sa maison. Ainsi rempli de peintures de paysages mystérieux, de diables et de lutins, de fantômes, de faucheuses et de motifs mystiques, le Portmoneum est devenu le musée original du peintre.