Nouvelle année 2008 sous le signe de la réforme

La nouvelle année qui commence apporte aux Tchèques une révolution des prix, la plus importante depuis la naissance de la République tchèque, il y a de cela 15 ans.

Photo: Archives de Radio Prague
Le lot des réformes adopté par le cabinet Mirek Topolanek est entré en vigueur, depuis les premières minutes de l’année 2008, la Cour constitutionnelle n’ayant pas eu le temps d’examiner le projet d’annulation de la loi de la réforme qui lui a été remis par l’opposition social-démocrate. Pas moins de 50 lois sociales et fiscales sont modifiées par la réforme. Pour le cabinet, celle-ci était inévitable pour stopper l’endettement des budgets publics.

Les 25 milliards de couronnes que la réforme devrait rapporter ne seront pas gratuits : le cabinet augmente à 9% le taux réduit de la TVA qui était de 5% ce qui a pour conséquence la hausse du prix des produits de première nécessité – denrées alimentaires, médicaments, ainsi que par ex. des transports en commun dans plus de la moitié des villes régionales du pays. C’est aussi le prix du logement, du chauffage, de l’énergie de même que celui des journaux et des livres qui augmente, sans oublier l’introduction des paiements pour les consultations chez le médecin. L’impact sera sensible, estime l’économiste David Marek de Patria Finance :

Il a à l’esprit l’impôt unique sur le revenu de 15% en vigueur depuis le 1er janvier, mais cet impôt est calculé sur ce que le cabinet appelle le salaire « super brut » donc y compris les 35% versés par l’employeur à la sécurité sociale et à l’assurance maladie. La réforme sera donc favorable seulement à ceux qui ont des salaires élevés, au moins deux fois le salaire moyen, alors que la classe moyenne en paiera les frais.

Concernant la sécurité sociale, le remboursement des congés maladies est supprimé lors des trois premiers jours. Les allocations parentales dépendront de la durée du congé, plus il sera long, moins le parent sera indemnisé. Le cabinet a également diminué la prime versée à la naissance de l’enfant.

La liste des perdants, dont les familles avec enfants, les personnes qui sont plus de 12 mois au chômage ou les malades qui ont besoin de se faire soigner dans les services d’urgence est plus longue que la liste des gagnants qui sont surtout les entrepreneurs, les personnes aux revenus très élevés, ainsi que, comme l’affirme le cabinet, les retraités qui voient leurs pensions valoriser de 3%. Quant au taux d’inflation en 2008, le vice-gouverneur de la Banque centrale Miroslav Singer évalue qu’il sera le plus élevé depuis les 10 dernières années, avant de revenir, en 2009, à la normale.