Nouvelle place forte du foot tchèque, le Viktoria Plzeň est de nouveau sacré champion
Barcelone, Benfica, Zénith Saint-Pétersbourg, le Dynamo Kiev, le FC Bâle, le Maccabi Tel-Aviv, le Paris Saint-Germain et le Viktoria Plzeň : ne cherchez pas l’intrus, il n’y en a pas. Au contraire, tous ces clubs de football ont un point commun : ils ont remporté leur championnat dans leur pays respectif le week-end dernier. Lundi soir, le Viktoria Plzeň a été sacré champion de République tchèque pour la troisième fois de son histoire, pour la troisième fois surtout ces cinq dernières saisons. Oubliez le Sparta ou le Slavia. Le club phare en République tchèque ces dernières années ne se trouve plus à Prague, mais bien en Bohême de l’Ouest.
La victoire (2-0) contre Jihlava en match décalé de la 28e journée, lundi soir, n’a donc fait qu’entériner ce qui était devenu une évidence : pour la troisième fois depuis 2011, Plzeň a été sacré. Actuelle place forte du football tchèque, le Viktoria rejoint ainsi le Slavia Prague et le Slovan Liberec, eux aussi trois fois champions depuis la partition de la Tchécoslovaquie. Avec douze titres à son palmarès depuis 1993, le Sparta reste encore loin devant tout le monde, mais les Pragois abandonnent cette année de nouveau leur position de leader à l’échelle nationale. Avec seulement trois titres décrochés ces dix dernières saisons, le Sparta a perdu l’hégémonie qui était la sienne dans les années 1990 et jusqu’au milieu des années 2000.
Leader pendant l’essentiel de la saison, meilleure attaque (63 buts en 28 matchs) et deuxième meilleure défense (19 buts), Plzeň récolte aujourd’hui encore les fruits du travail mené les années des deux premiers titres par son ancien entraîneur et actuel sélectionneur de la République tchèque Pavel Vrba. Désormais dans une position qui lui permet de renforcer régulièrement son effectif en achetant les meilleurs espoirs tchèques aux autres clubs de la Synot Liga, le Viktoria est devenu un club au moins aussi attractif que le Sparta, tout en conservant un mode de fonctionnement certes professionnel mais aussi familial. Pour l’ensemble des observateurs, cette troisième couronne de champion, objectif clairement annoncé par les dirigeants en début de saison, est donc avant tout la confirmation que les choses sont bien faites en Bohême de l’Ouest. Et pour l’entraîneur Miroslav Koubek, qui avait pris la succession de Dušan Uhrin en août dernier suite à l’élimination prématurée et mal vécue au 3e tour préliminaire de la Ligue Europa contre les Roumains FC Petrolul Ploiesti, ce résultat final est aussi une forme d’aboutissement :« Cela a le plus souvent été un plaisir de travailler avec ces joueurs. C’est un groupe de qualité avec du caractère et de l’expérience. Tout n’est pas toujours allé que nous aurions voulu, tout n’a pas été simple et ce match contre Jihlava l’a confirmé. Sur l’ensemble de la saison, je crois que ce sont nos quatre victoires contre le Sparta et Jablonec et les douze points pris contre ces deux équipes qui ont fait la différence. Les attentes étaient grandes, c’est important d’avoir rempli l’objectif du club. Moi-même j’avais annoncé à mon arrivée au club l’été dernier que j’étais venu pour le titre et que rien d’autre ne m’intéressait. » Si l’heure est ces jours-ci à la fête à Plzeň, où il est sans doute inutile de préciser que la bière a coulé à flots dans la soirée de lundi, et qu’il reste encore deux journées de championnat à disputer avant la trêve estivale, Miroslav Koubek, dont le contrat devrait être prolongé, et les dirigeants du Viktoria vont très vite déjà devoir se pencher sur la saison prochaine. En qualité de champion de République tchèque, Plzeň fera son entrée en lice en Ligue des champions à partir du 3e tour préliminaire. Et comme lors des saisons qui ont suivi ses titres précédents, le Viktoria, dans les rangs duquel évoluent de nombreux internationaux tchèques et slovaques, entend bien accéder à la lucrative phase de poules de la plus prestigieuse des compétitions européennes de clubs. Convaincu que c’est bien là sa place.