Foot - Europe : pour Plzeň, la marche était finalement trop haute
Longtemps héroïque, parfois chanceux aussi, mais en infériorité numérique dès le milieu de la deuxième mi-temps, Plzeň a fini par s’incliner sur la pelouse de la Fiorentina (0-2, après prolongation), jeudi soir, en quart de finale retour de la Ligue Europa Conférence. Le Viktoria n’est ainsi pas devenu le premier club tchèque depuis vingt-huit ans à se hisser dans le dernier carré d’une compétition européenne.
Une semaine après un résultat nul (0-0) à domicile qui lui a permis de croire en ses rêves les plus fous presque jusqu’au bout du match retour, le club de Bohême de l’Ouest a dû admettre, jeudi soir à Florence, après avoir craqué dans la prolongation, qu’il était bien tombé sur un adversaire qui, même sans briller, lui était tout simplement supérieur sur l’ensemble des deux matchs.
Finaliste malheureuse la saison dernière à Prague, où elle avait été battue par West Ham (0-1), la Fiorentina, qui affrontera désormais les Belges du Club Bruges en demi-finales, peut ainsi toujours espérer enfin remporter cette Ligue Europa Conférence dont elle apparaît comme le principal favori avec les Anglais d’Aston Villa, tombeurs de Lille eux aussi au bout du suspense.
Qualifié aux tirs au but après deux matchs vierges de but au tour précédent aux dépens des Suisses du Servette de Genève, Plzeň, soutenu par un bon millier de ses supporters en Italie, entendait réaliser le même coup cette fois aussi. Et comme déjà à l’aller la semaine dernière, le plan très défensif mis en place par son entraîneur Miroslav Koubek a longtemps fonctionné. La solidarité sans faille de tous ses joueurs, les réflexes du gardien Martin Jedlička et la réussite, comme en témoignent les deux tirs florentins sur les poteaux en première période, ont longtemps permis au Viktoria de résister.
Mais l’expulsion du défenseur brésilien Cadu pour une semelle après intervention de l’assistance vidéo à la 66e minute de jeu a rendu la tâche trop difficile. Et si le Viktoria est tant bien que mal parvenu à garder sa cage inviolée jusqu’à la fin du temps réglementaire pour la huitième fois consécutive en Ligue Europa Conférence cette saison, preuve si besoin en était de son extrême solidité, la fatigue a fini par faire son effet.
Deux buts inscrits par Nicolas Gonzales puis par Cristiano Biraghi, d’abord sur un ballon mal renvoyé par la défense tchèque suite à un corner en tout début de prolongation puis sur une contre-attaque, ont alors mis fin à ses espoirs.
Au coup de sifllet final, tout en saluant la courageuse performance de son équipe, l’entraîneur tchèque, Miroslav Koubek, a reconnu sans peine la supériorité de la Fiorentina :
« Notre aventure s’arrête ici, mais nous quittons la compétition la tête haute et je suis fier de mes joueurs. Nous avons joué avec le cœur contre un adversaire qui était meilleur que nous, ce que nous savions depuis le tirage au sort. Nous avons beaucoup couru sans ballon et avons fini par faire deux erreurs qui nous ont coûté deux buts en prolongation. Le carton rouge a été le tournant du match. C’était déjà difficile à onze contre onze, mais à dix, cela est devenu mission quasi impossible. Nous avons résisté jusqu’à la fin du temps réglementaire, mais survivre une demi-heure de plus était au-dessus de nos forces. »
Au bout d’une aventure entamée l’été dernier en phase préliminaire et d’une fantastique série d’invincibilité de quinze matchs, la première défaite concédée par Plzeň cette saison en Ligue Europa Conférence aura donc été synonyme d’élimination.
Au-delà du parcours du Viktoria, qui jamais encore de son histoire n’était allé aussi loin dans une compétition continentale, et même si l’on peut quelque peu regretter de ne pas revoir de club tchèque en demi-finales pour la première fois depuis le Slavia Prague en 1996, cette défaite à Florence constitue aussi le point final d’une remarquable saison pour les clubs tchèques sur la scène européenne.
Une saison marquée par plusieurs performances majeures contre des clubs de renom aux moyens économiques autrement plus importants que les leurs, par la présence encore de trois représentants au printemps (Slavia, Sparta et donc Plzeň), et qui, surtout, vaudra prochainement au champion de République tchèque d’être qualifié directement pour la phase de groupes de la Ligue des champions, la plus prestigieuse des compétitions européennes.