Nouvelle stratégie énergétique pour la République tchèque
Le gouvernement a adopté, ce mercredi, le plan de stratégie énergétique proposé par le ministre de l'Industrie et du Commerce, Milan Urban. Ce document fixe les grandes lignes de la politique énergétique de la République tchèque pour les vingt-cinq prochaines années.
Concrètement, cette nouvelle stratégie prévoit notamment la construction de deux blocs nucléaires, une exploitation plus importante des sources d'énergie renouvelables et du gaz naturel préférée à l'extraction du lignite, mais aussi une réduction de moitié, d'ici 2030, des effectifs du secteur énergétique. A terme, l'objectif de ces mesures est une baisse moyenne annuelle de 3 à 3,5% de l'exigence énergétique du produit intérieur brut.
Avant d'être adopté, et après deux ajournements, quelques retouches à la formulation initiale du texte auront toutefois été nécessaires. Le ministre de l'Environnement, Libor Ambrozek, et des écologistes avaient ainsi fait savoir qu'ils étaient opposés au projet d'étendre les mines de lignite, en Bohême du nord, et à la construction de nouveaux blocs nucléaires. C'est pourquoi le passage concernant l'annulation des limites territoriales pour l'extraction de lignite, mesure qui aurait pu entraîner la disparition de certaines communes, a été remplacé par une formule parlant désormais de revalorisation rationnelle.
Satisfait, le ministre de l'Environnement a réagi en affirmant qu'il s'agissait là d'un « signe prouvant que l'énergétique tchèque évoluait dans une direction plus écologique. » Malgré cela, une centaine de personnes venues de Bohême du nord, munies de croix portant les noms des communes disparues, ces soixantes dernières années, étaient descendues dans les rues de Prague pour protester devant le siège du gouvernement.Des représentantes de l'association « Les mères de Bohême du sud » ont également manifesté contre le projet de construction, après 2020, de deux nouveaux blocs nucléaires d'une puissance installée de 1200 mégawatts, après les deux en service déjà existants de la centrale de Temelin, située à quelques kilomètres de la frontière autrichienne, et un autre à Dukovany, en Moravie du sud.