Nouvelle vague d’immigration tchèque au Canada

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Depuis la levée de l’obligation de visas pour les ressortissants tchèques au Canada le nombre de demandeurs d’asile tchèques dans ce pays ne cesse d’augmenter. Cette évolution commence à inquiéter les autorités tchèques et canadiennes qui se demandent comment la freiner ou l’arrêter.

Le même problème a déjà marqué les relations entre Prague et Ottawa dans les années 1990. Entre 1996 et 2000 1677 citoyens tchèques ont demandé l’asile au Canada et 962 personnes l’ont obtenu. Cela a poussé le Canada à réintroduire, dès 1997, l’obligation de visa pour les ressortissants tchèques. Cette mesure impopulaire, qui a compliqué les rapports entre les deux pays, n’a été supprimée qu’en novembre 2007 et depuis cette date le nombre de demandeurs d’asile augmente de nouveau. En juillet dernier, la ministre canadienne de l’Immigration Diane Finley est venue à Prague pour s’enquérir sur ce problème. A ce moment-là, le nombre de demandes dépassait déjà 470. La ministre a constaté:

«Il y a eu des demandes. Aucune des personnes ayant fait la demande n’a reçu le statut de réfugiés jusqu’à présent. Nous surveillons de près la situation et c’est pour cela que je suis en Europe centrale en ce moment, pour être sûre que nous prenons tous nos responsabilités et qu’il n’y ait pas d’abus du système des deux côtés. Mon but est de faire en sorte que nos gouvernements coopèrent pour que les relations sans besoin de visa soient maintenues.»

Aujourd’hui il semble pourtant que les deux pays n’aient pas réussi à enrayer cette nouvelle vague d’immigration. Pavla Novotná du ministère de l’Intérieur tchèque résume les informations sur ce problème dont le ministère dispose:

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«Nous pouvons supposer que dans la majorité des cas il s’agit des membres de la minorité rom en République tchèque. L’une des raisons de la vague actuelle des départs des Roms sont probablement les liens familiaux entre ceux qui cherchent à s’exiler aujourd’hui avec ceux qui sont déjà partis au Canada dans les années 1990.»

D’après le ministère de l’Intérieur tchèque, c’est une institution canadienne, la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, qui jouera maintenant un rôle décisif dans les efforts pour enrayer cette nouvelle vague d’immigrés tchèques au Canada. Pavla Novotná explique ce qui attend les demandeurs d’asile tchèques :

«La décision sur l’octroi de l’asile peut être prise au bout de quelques mois mais aussi au bout de quelques années. C’est donc une procédure très longue et pendant toute cette période les demandeurs d’asile jouissent d’un séjour légal au Canada et leurs besoins matériels sont assurés d’une façon tout a fait correcte. Jusqu’à présent nous ne disposons pas d’informations qui nous confirmeraient que les autorités canadiennes aient fait suite à une seule demande d’asile déposé par un ressortissant tchèque.»

Selon les sources officielles, le Canada n’envisage pas pour le moment de rétablir l’obligation de visa pour les Tchèques tout en constatant cependant que la situation actuelle reste problématique.