« Nouvelle Vague » – le son qui a conquis Prague

Nouvelle Vague, photo: Site officiel du Palác Akropolis

C’est dans une salle pleine à craquer du Palác Akropolis que le projet musical internationalement connu Nouvelle Vague s’est présenté le 28 février dernier au public pragois, et ce pour la sixième fois déjà. Six musiciens, de nationalités française et australienne, sont montés sur scène pour interpréter à leur fidèle public des morceaux désormais connus de tous. Car Nouvelle Vague, c’est le fruit de la collaboration avec différents artistes, chanteurs et musiciens, que ce soit récemment Cœur de Pirate, Charlie Winston ou Martin Gore des Depeche Mode, et la volonté de recréer, retravailler, ce qui a déjà été inventé. Radio Prague a eu l’occasion de s’entretenir entre deux répétitions avec Marc Collin, un des initiateurs de Nouvelle Vague, qui est revenu sur l’originalité d’un projet vieux de dix ans, et qui a bien évolué depuis.

Nouvelle Vague,  photo: Site officiel du Palác Akropolis
Vos débuts remontent à l’année 2004, année où parait votre album éponyme. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

« C’est un concept en fait, c’est une idée. On a décidé de reprendre des chansons des années 1980, faits par des groupes new wave, et de les faire en bossa nova. J’ai appelé Olivier (Olivier Libaux, ndlr), et on a commencé à faire des instrumentaux, on a appelé des chanteuses, mais des amies chanteuses qui étaient à Paris. Et cela s’est passé comme cela, très rapidement. Donc ce n’est pas du tout un principe de groupe qui répète etc. C’est vraiment un concept. »

Si c’était un projet au départ, comment a-t-il évolué en groupe ?

« Il n’a jamais vraiment évolué en groupe, dans le mesure où il n’y a jamais les mêmes gens. Sur le deuxième album (‘Bande à part’, paru en 2006, ndlr) il y a d’autres chanteurs, d’autres chanteuses. Il y a des morceaux que l’on fait avec un accordéoniste, par exemple, d’autres que l’on fait avec un guitariste. Sur le troisième album ( ‘3’, paru en 2009, ndlr), on a invité certains chanteurs des originaux, comme par exemple le chanteur des Depeche Mode (Martin L.Gore, ndlr), le chanteur des Specials (Terry Hall, ndlr) par exemple. Donc, à chaque fois c’est une idée que l’on essaie de faire évoluer. Et en live, il y a pleins de gens différents tout le temps. »

Le nom ‘La Nouvelle Vague’ décrit un courant cinématographique mondialement célèbre des années 1960. Pourquoi cette référence à la ‘Nouvelle Vague’ ?

Photo: Peacefrog Records
« Parce que c’est la traduction de new wave (la new wave est un terme musical désignant plusieurs styles de musiques pop-rock apparues à la fin des années 1970 et au milieu des années 1980, avec sonorités punk rock, ndlr) et de bossa nova. Et les deux termes se traduisent en français par ‘nouvelle vague’, donc cela avait un sens. Donc ce n’est pas forcément lié au cinéma, même si on peut trouver des liens. C’est vraiment plus dans le sens de la traduction. »

Plusieurs musiciens se sont donc relayés au projet, qui se présente au Palais Akropolis ce soir ?

« C’est simple, il y a Olivier Libaux à la guitare, Thibaut Barbillon à la basse, Julien Boyer à la batterie, puis il y a Mélanie Pain et Nadéah. Nadéah n’a pas joué avec nous depuis à peu près deux ans. Donc ce soir ce sera un peu comme des retrouvailles. »

Pour ceux qui ne vous connaitraient pas, de quels éléments est composée votre musique ?

« C’est acoustique, c’est vraiment de la musique acoustique. C’est un mélange de beaucoup d’influences. Il y a à la fois la musique de film, du blues, du rock, du reggae, pas mal de bossa nova, à notre sauce, en faisant des reprises de morceaux punk et new wave, donc qui n’avaient rien avoir avec ce son. C’est ce qui fait, à mon avis, l’intérêt, l’originalité de ce que l’on fait. »

Où puisez-vous votre inspiration ?

« Là on ne la puise plus trop. Mais c’est vraiment une relecture. Je compare un peu le travail que l’on fait à celui des metteurs en scène, quand ils reprennent du Shakespeare, par exemple. On ne peut pas comparer la new wave à Shakespeare, mais c’est un peu le même travail. Il s’agit de prendre des classiques – parce que les morceaux des Cure ou des Depeche Mode sont des classiques pour moi ou pour les gens de ma génération – et de les réinventer complètement. Et on les réinvente en s’inspirant de biens d’autres styles de musique, qui, selon nous, peuvent avoir un intérêt avec cette chanson. Donc l’inspiration est partout, cela peut être un film, un livre, une musique, pleins de choses. »

Vous composez également votre propre musique ?

Nouvelle Vague,  photo: Site officiel du Palác Akropolis
« Oui, effectivement, nous avons chacun des projets solos. Olivier a son projet, avec des reprises des Queens of the Stone Age. Mélanie, qui a sorti deux albums, a joué il n’y a pas longtemps ici à Prague, et ça c’est très bien passé apparemment. Nadéah travaille sur son deuxième album, et moi je travaille sur un projet qui s’appelle Bristol, et cette fois ce sont des reprises des morceaux hip hop des années 1990. Sinon je fais des musiques de films et pleins d’autres choses. Nouvelle Vague c’est un peu comme une récréation pour nous. C’est-à-dire que cela a très bien marché, on a fait des tournées dans le monde entier, c’est quelque chose qui a changé notre vie. Maintenant nous avons développé d’autres projets, on est content de se revoir quand on revient, mais comme je disais, il n’y a plus vraiment d’actualités. C’est un projet, qui curieusement attire toujours les gens, c’est pourquoi on est là. Mais disons que c’est un projet qui a eu dix années pleines et maintenant je pense qu’il faut faire une petite pause, et attendre un peu pour voir ce qui se passe. Peut-être que l’on reviendra avec quelque chose de nouveau bientôt. »