Nova, une télévision qui nous a coûté cher
Le limogeage du chef de la télévision privée tchèque Nova, Vladimir Zelezny, a suscité de nombreuses questions.
L'addition est lourde: plus de 10 milliards et demi de couronnes, quelque 330 millions d'euros. On s'est lancé à la recherche des responsables de cette débâcle. Une commission parlementaire enquêtera maintenant sur le rôle joué dans cette affaire par l'ancien Conseil audiovisuel de la Chambre des députés. Il est aussi de plus en plus évident que les transactions douteuses, par lesquels Vladimir Zelezny s'est débarrassé de la société CME de Ronald Lauder, n'auraient pas été possibles sans la complicité de certains milieux politiques en République tchèque. Vladimir Zelezny reste pourtant la personnalité la plus "visible" de l'affaire et, selon le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, il en serait "moralement" responsable.
Face à la colère qui risque de déboucher sur la décision de retirer la licence de diffusion à leur télévision, les propriétaires de NOVA ont sacrifié donc Vladimir Zelezny, leur homme fétiche. Il n'est pas dit que ce sera suffisant pour sauver Nova. Pour le ministre de la Culture, Pavel Dostal, l'affaire est loin d'être terminée. Il prépare une plainte contre NOVA qu'il accuse de diffuser des informations mensongères. L'opposition, elle, accuse la coalition gouvernementale de profiter de l'affaire pour parvenir à dominer toute la scène médiatique tchèque. Quoi qu'il en soit, il est évident que l'affaire Nova dépasse largement les limites d'une télévision privée, et qu'elle en dit long sur la scène politique et sur toute la société tchèque.