ODS et Pirates, une opposition divisée qui se mobilise
Les congrès des deux principaux partis d’opposition, les conservateurs de l’ODS et les Pirates, se sont tenus lors des deux derniers week-ends. Sans surprise, Petr Fiala et Ivan Bartoš ont été reconduits dans leurs fonctions de leader avec le même objectif à l’horizon : participer à la formation du prochain gouvernement après les élections législatives de 2021 et affaiblir la position dominante du mouvement ANO du Premier ministre Andrej Babiš.
Réélu samedi pour la troisième fois consécutive à la tête de l’ODS, une des forces politiques majeures du pays depuis sa fondation par Václav Klaus au début des années 1990, le politologue Petr Fiala a remis en ordre de marche un parti miné par les scandales de corruption qui l’avaient fait chuter à 7,7 % des voix lors des législatives de 2013.
Dans l’opposition depuis sept ans, l’ODS veut séduire l’électorat avec son nouveau programme : celui-ci promet des investissements importants dans les domaines des transports, de l’éducation, de la recherche et de la défense, ainsi qu’une réduction de la bureaucratie et de l’influence du parti communiste sur la vie politique tchèque.« Le Parti civique démocrate est empreint d’une nostalgie de l’ODS des années 1990 qui a dirigé la transformation économique du pays », écrivait ce lundi Lidové noviny. (…) « Si le parti stagne depuis plusieurs années, c’est parce qu’il mène une guerre d’antan, celle qui oppose la droite et la gauche. (…) Andrej Babiš doit son succès, entre autres, au fait qu’il évite cette rhétorique », conclut le journal.
Attractivité et capacité à convaincre sont, selon les commentateurs, ce qui manque toujours à l’ODS pour concurrencer le mouvement ANO. Un reproche que le leader de l’ODS Petr Fiala a du mal à accepter :
« Notre politique est basée sur un travail de qualité et sur la fiabilité. Evidemment, les électeurs ont le choix entre nous et des clowns, des maîtres du marketing et de la désinformation sur Facebook. Mais je suis persuadé qu’ils opteront pour la politique correcte et intelligente des libéraux-conservateurs. »
En revanche, l’attractivité ne manque au Parti pirate, la troisième force politique du pays, au coude-à-coude avec l’ODS. Etoile montante depuis son apparition sur la scène politique en 2009, le Parti pirate tchèque a obtenu plusieurs mandats importants, dont celui notamment de maire de Prague. De ce fait, la formation est devenue le plus fort parti pirate en Europe. Reconduit, il y a une semaine, dans ses fonctions de leader des Pirates tchèques, Ivan Bartoš vise le même objectif que son homologue Petr Fiala du parti ODS :« Lors des dernières législatives, de nombreux électeurs ont hésité entre le mouvement ANO et le Parti pirate. Logiquement, pour les prochaines élections, nous voulons proposer un meilleur programme et attaquer la position pour l’instant quasi-inébranlable du mouvement ANO au pouvoir. »