Offensive contre l’extrême droite tchèque

Les extrémistes à Karlovy Vary, photo: CTK

Ces derniers jours, la police est intervenue à plusieurs reprises contre l’extrême droite tchèque. Une dizaine de personnes ont été écrouées, ce qui a provoqué un mouvement de protestation dans les villes de Brno et de Karlovy Vary.

Les extrémistes à Karlovy Vary,  photo: CTK
Dans le passé, la police tchèque a souvent été accusée de passivité face au mouvement extrémiste. Cette fois, donc, elle fait preuve d’une activité fébrile. Mardi, elle a procédé à une razzia contre les personnes liées à l’extrême droite. Parmi les dix personnes arrêtées et interrogées, cinq ont été placées en détention préventive. Elles sont accusées de participation au mouvement contre les libertés et les droits de l’homme. Selon l’agence de presse ČTK, c’est probablement de cette façon que la police a réagi aux concerts organisés par les membres du mouvement d’extrême droite. Du coup, plusieurs manifestations contre ces opérations de la police ont été organisées. A Brno, chef-lieu de la Moravie, 70 personnes ont défilé dans les rues pour protester contre ces arrestations. A Karlovy Vary, célèbre station thermale, elles étaient 80. Selon le spécialiste de l’extrémisme, Michal Mazel, ces derniers temps, les membres de ce mouvement changent de tactique:

«Nos extrémistes cherchent à devenir le moins punissables possible sur le plan juridique. Ils cherchent à légitimer leurs activités, se présentent comme une opposition classique qui proteste contre le régime actuel et refuse la corruption. En tout cas, au fond, ils restent des néonazis dont l’objectif est de prendre le pouvoir et d’instaurer un régime totalitaire, génocidaire et illégitime.»

Les extrémistes à Brno,  photo: CTK
D’après Miroslav Mareš, de l’Université Masaryk de Brno, il est possible que les néonazis sauront profiter de leur popularité subite due aux opérations spectaculaires de la police qui ont braqué sur eux les feux de l’actualité:

«Aujourd’hui déjà, sur Internet et aussi dans la rue, les extrémistes figurent dans le rôle de martyres et de héros de ce mouvement. C’est néanmoins la conséquence de nos lois. Quand les lois permettent de sanctionner ceux qui expriment leurs opinions ou ceux qui organisent des concerts, la police doit agir conformément à ces lois. Ce n’est pas le problème de la police mais celui du législateur qui nous a donné les lois que nous avons.»

Le porte-parole de l’Unité de lutte contre le crime organisé, Pavel Hanták, souligne qu’avant de passer à la razzia de ce mardi, les policiers avaient procédé à un travail d’investigation de plusieurs mois sur la scène extrémiste tchèque.