Olga Havlová – un souvenir qui ne pâlit pas

Ce vendredi, Olga Havlová, la première épouse de Václav Havel, aurait eu 75 ans. Un anniversaire qui ne passe pas inaperçu, en République tchèque.

Olga Havlová n’avait pas un caractère facile. C’est ce que constatent à l’unisson tous ceux qui l’ont connue et qui ont pu vivre, ne serait-ce qu’un certain temps, à ses côtés. En même temps, tout le monde la voit comme une personne forte, courageuse et authentique, qui n’a jamais hésité à défendre ce qu’elle considérait comme une chose juste. Intelligente et drôle, inventive. C’est ainsi que la voient tous ceux qui, dans les années 1970 et 1980, années marquées par la dure normalisation communiste, appartenaient au cercle de ses intimes ayant eu le privilège de fréquenter le fameux Hrádeček, la maison de campagne des époux Havel. Dans un film documentaire consacré à Olga Havlová, qui a été diffusé cette semaine par la Télévision publique tchèque, ses anciens amis évoquent sans nostalgie et sans sentimentalité, mais avec beaucoup de respect et d’estime, les souvenirs de celle qui était pour eux la « première dame de la dissidence tchèque » avant de devenir « celle de la République ».

Olga Havlová a grandi dans une famille ouvrière. Elle s’en est souvenu dans une des rares émissions radiophoniques:

« J’ai été combative dès ma tendre enfance. J’ai eu en fait une enfance assez dure, voilà pourquoi j’ai très tôt appris à prendre moi-même des décisions et à faire des choses qui, apparemment ne répondaient pas à l’âge que j’avais. Je me souviens qu’à l’école, par exemple, quand quelqu’un a obtenu injustement une mauvaise note, j’ai protesté auprès de la directrice d’école. Bref, j’avais depuis toujours un caractère combatif ».

Václav Havel, quant à lui, est issu d’une « bonne » famille bourgeoise. Dans « Interrogatoire à distance », il avoue que la vie avec Olga « la prolétaire », lui a apporté «… une correction sobre à ses idées cinglées, un soutien privé à ses aventures publiques ».

En janvier prochain, 13 ans se seront écoulés depuis le décès d’Olga Havlová, immortalisée par son époux dans ses « Lettres à Olga », livre conçu à partir des lettres qu’il lui avait écrites en prison. A l’occasion des 75 ans de la naissance d’Olga Havlová sort ces jours-ci un recueil de souvenirs personnels de ses amis sous forme de témoignages, de textes, d’entretiens et de lettres qui s’intitule « Force de la sobriété » (Síla věcnosti).