Olomouc, une cité au passé militaire et de tradition équestre
Autrefois capitale du margraviat de Moravie, la ville d’Olomouc perpétue sa tradition équestre avec la dixième édition du Concours de Saut International qui s’est déroulée du 22 au 25 juin. Une tradition qui s’explique aussi par le long passé militaire de la ville.
C’est au sein de l’Equine Sport Center de la ville d’Olomouc que, ce week-end, près de 211 cavaliers originaires d’Europe centrale, dont 59 Tchèques, se sont affrontés à l’occasion de la dernière édition du Concours de Saut International.
Un dixième anniversaire qui est un tournant pour la compétition et qui n’est pas sans rappeler la tradition équestre de la ville morave. En effet, si par le passé le cheval était le seul moyen de transport existant, Olomouc demeure une ville au passé militaire et équestre fortement ancré.
Dès l’Antiquité, bien qu’elle n’ait pas été incorporée dans l’Empire romain, Olomouc a abrité un camp militaire romain à la fin du IIe siècle après J.-C., et était une importante étape de la route de l’ambre reliant l’Italie à la mer Baltique. À l’instar de Brno, Olomouc a acquis le statut d’évêché et est devenue le fief des princes de Moravie dès le Moyen Âge. Une position politique et religieuse si avantageuse qu’elle a valu à la ville la dispute du titre de capitale du margraviat de Moravie face à Brno. Le titre lui fut décerné durant la Renaissance après la fondation de l’Université franciscaine, la future Université Palacký.
Mais lorsque les chevaux de l’armée suédoise foulent le sol morave durant la Guerre de Trente Ans, la capitale du margraviat est réduite à l’état de ruines. C’est durant la période baroque qu’Olomouc sera reconstruite et que de nouveaux édifices sont érigés. L’arrivée au pouvoir de François Joseph Ier sur le trône impérial d’Autriche marque un nouveau tournant pour Olomouc qui devient un important centre militaire dès le XIXe siècle. La monarchie autrichienne transforme la ville en forteresse et érige des remparts. L’armée impériale peut d’ores et déjà mettre le pied à l’étrier, sous le commandement du maréchal Joseph Radetzky.
Mais révolution industrielle oblige, les chevaux sont petit à petit remplacés par les véhicules motorisés. Malgré les soubresauts de l’Histoire, la tradition équestre d’Olomouc n’a pas disparu pour autant, même s’il faut ensuite attendre la révolution de Velours et le retour de la démocratie pour que cette activité revienne sur le devant de la scène.
Dès lors, Olomouc, ancienne ville de garnison, change radicalement d’horizon. L’heure n’est évidemment plus depuis longtemps à la cavalcade sur les champs de bataille, mais à la pratique de l’équitation en tant que sport et loisir.
Chaque année, depuis 2013, la municipalité et la région d’Olomouc organisent un Concours de Saut International au sein de l’Equine Sport Center sous la houlette de la Fédération Equestre Internationale, et qui permet aux cavaliers de pratiquer leur sport avec un prix à la clé. Le succès est tel que des cavaliers tchèques, slovaques, hongrois, polonais, allemands, belges, et autrichiens entre autres y prennent part tous les ans.
Radovan Šalek, président du jury de cet évènement, nous en dit davantage :
« L’équitation à Olomouc est une très longue histoire. Il y a toujours eu de très bonnes écuries. Le Concours de Saut International se tient à l’Equine Sport Center depuis ces dix dernières années. J’espère et je suis même sûr que nous pourrons continuer à assurer des évènements équestres comme celui-ci ».
La ville qui compte pas moins de 27 écuries a accueilli ce week-end près de 211 cavaliers et 316 chevaux qui se sont affrontés ce week-end, sous les yeux d’un public venu en nombre et de toutes parts. Imaginé par Bernardo Costa Cabral, le parcours du Concours de Saut International d’Olomouc comportait treize obstacles de 155 cm de hauteur.
Le chef de piste portugais engagé dans la conception des parcours de cette compétition nous explique son métier :
« Ma façon de procéder consiste à créer des parcours variés pour les cavaliers sans chercher à mettre les chevaux en difficultés. À la sortie, les chevaux terminent toujours sur une bonne expérience. C’est difficile pour les cavaliers car ils doivent se montrer attentifs pendant toute la durée de l’épreuve. Je souhaite seulement que les cavaliers et les chevaux se régalent sur les parcours conçus et puissent continuer à en faire d’autres. »
Des parcours mûrement réfléchis, tant pour les épreuves de qualification de vendredi et samedi que pour la finale de ce dimanche. C’est la cavalière tchèque Sara Vingrálková qui a été sacrée reine du Concours de Saut International d’Olomouc, devant Zoltan Czékus, Marek Klus, Miroslav Přihoda et Aleš Opartný.