Otages du Hamas : un rassemblement organisé à Prague mardi soir

Un rassemblement sera organisé demain sur la Place Venceslas de Prague pour demander la libération des otages kidnappés le 7 octobre en Israël par le Hamas. Plus de 200 personnes, dont un bébé de 10 mois et des octogénaires, sont toujours prisonnières des terroristes dans la bande de Gaza. Goni Biran, étudiante israélienne dans une université de Prague, est à l’origine de cette manifestation organisée ce mardi soir, un mois exactement après l'attaque.

« Demain, la communauté israélienne de Prague se réunira pour sensibiliser l'opinion publique et rappeler à tous que nos frères et sœurs sont toujours retenus prisonniers par les terroristes du Hamas à Gaza. Nous voulons juste que les gens comprennent notre douleur. Ce sont nos amis. Ce sont nos familles et nous ne cesserons pas de faire ces manifestations jusqu'à ce qu'ils reviennent sains et saufs. »

Goni Biran | Photo: Alexis Rosenzweig,  Radio Prague Int.

Beaucoup de monde en Israël - c'est un pays relativement petit - connaît quelqu'un qui a été tué ou kidnappé…

« Oui, malheureusement. Nous sommes une très petite communauté, surtout en Europe. Tant de Juifs ont été victimes d'expériences traumatiques et lorsque nous avons finalement trouvé un refuge en Israël, le pays qui est censé être un endroit sûr pour les Juifs, nous sommes toujours attaqués et nous nous battons pour notre survie.

Photo: Екатерина Герцман,  Radio Prague Int.

« Alors oui, nous sommes une petite communauté. Nous connaissons tous quelqu'un. Une de mes amies était également présente au Nova Festival. C'était un rassemblement pour la paix et pour célébrer l'amour et la musique, jusqu'à ce que les terroristes fassent irruption et s'en prennent à tous ces jeunes gens merveilleux qui étaient là pour danser. Notre amie Shahar Gindi avait aussi mon âge. Elle était également étudiante en psychologie. Elle a été assassinée par les terroristes et son petit ami a été kidnappé. Il est maintenant retenu en otage par le Hamas à Gaza. Sa famille n'a pas voulu que nous prononcions son nom parce qu'elle craint d'attirer l'attention sur lui. »

« Mais je tiens à dire que nos pensées et nos prières l'accompagnent en permanence. Nous sommes très inquiets et nous voulons qu'il rentre chez lui avec sa famille. »

Plus de 200 personnes - de plusieurs nationalités - sont toujours kidnappées à l’heure actuelle. Allez-vous tenir des photos des otages pendant la manifestation ?

Photo: Екатерина Герцман,  Radio Prague Int.

« Oui, il y a plus de 240 otages en ce moment à Gaza. Plus de 30 d'entre eux sont des enfants, des bébés. Il y a aussi toutes les personnes âgées et les personnes handicapées. Ils n'ont montré aucune pitié. Nous serons là demain, avec des photos de nos proches, de nos familles et de nos amis qui sont retenus, et nous manifesterons.

Certains étudiants israéliens ici présents ainsi qu'une partie des familles et de la communauté juive se joindront à nous et nous nous déguiserons en otages, nous aurons les yeux bandés et nous nous attacherons les mains pour symboliser ce que les gens subissent en ce moment en captivité. »

La presse tchèque a fait état de tensions dans les universités de Prague, entre les étudiants israéliens ou d'origine juive et certains Palestiniens ou sympathisants palestiniens. Quel est votre sentiment à ce sujet ?

« Je peux parler en mon nom personnel. Je respecte bien sûr le droit de chacun à s'affilier et à soutenir les innocents. Je soutiens également les innocents de Gaza et je me sens mal à l'aise dans leur situation, car ils sont eux aussi tenus en captivité. Ils sont maltraités et réprimés par leur propre gouvernement, le Hamas. Mais ce que nous voyons aujourd'hui dans les universités n'est pas le cas dont je viens de parler.

Ils soutiennent carrément l'acte terroriste du Hamas, ils soutiennent l'attaque des civils juifs israéliens et aussi des civils arabes, car plusieurs dizaines de civils arabes d'Israël ont également été assassinés lors de cette attaque. »

Photo: Igor Budykin,  Radio Prague Int.

« Nous ne nous sentons pas en sécurité. Les universités ne font pas assez pour protéger les étudiants juifs israéliens. C'est du moins ce que je ressens. Je me souviens que c'était le lendemain du samedi noir, le lendemain des horribles attentats du 7 octobre, des gens sont venus à l'université Charles avec le drapeau palestinien. Pour moi, il ne s'agissait pas d'un soutien aux civils. C'était une déclaration, c'était approuver ce qui s'est passé, approuver le Hamas. Et je ne tolérerai jamais cela. Il ne s'agit pas de la population de Gaza. Ces gens ne sont pas pour la paix. »

Pensez-vous être davantage en sécurité à Prague que dans n'importe quelle autre capitale européenne en ce moment ? Avez-vous le sentiment que, comme l'a dit le Premier ministre tchèque, la Tchéquie est la voix d'Israël en Europe ?

Photo: Екатерина Герцман,  Radio Prague Int.

« Oui, je le pense. Le soutien du peuple tchèque et du gouvernement tchèque a été quelque chose que tous les Israéliens, ici et au pays, ont apprécié. Tous les Israéliens, ici et chez eux, en ont parlé. Nous sommes tellement émus par le soutien des Tchèques. Les Tchèques sont également venus au rassemblement de la semaine dernière, ils se sont tenus à nos côtés et ont prié avec nous en espérant que nos familles soient en sécurité. J'ai des amis à Londres, à Paris et à Berlin. Ils sont terrifiés. Il est dangereux d'être israélien et juif. En France, des gens marquent des maisons. Et je pense que ce n'est pas seulement effrayant pour les Israéliens et les Juifs. Je pense que c'est effrayant pour tous les citoyens européens qui voient la culture et la nature de leur pays changer et se radicaliser, et le soutien à l'organisation terroriste n'en est qu'un exemple. »