Ouverture au public d’une ancienne planque de la StB dans le clocher d’une église à Prague
Depuis la semaine dernière on peut visiter un endroit pas comme les autres dans la capitale tchèque : un ancien centre d’observation dans le clocher de l’église Saint-Nicolas, utilisé par la police secrète communiste pour espionner les activités des ambassades occidentales qui se trouvaient à quelques mètres.
Vít Bárta, directeur de la société ABL :
« La planque était isolée pour que les agents n’aient pas froid pendant le service. Il y avait cette petite pièce avec une machine à écrire et cette pissotière reliée à la gouttière pour que les agents n’aient pas sans arrêt à descendre et à monter. »Un endroit stratégique que cette église en plein milieu du quartier d’importantes ambassades. Ladislav Bukovský est le directeur des archives des services secrets :
« D’ici ils pouvaient surveiller les activités autour de l’ambassade de la RFA, de l’ambassade américaine, même de l’ambassade yougoslave et peut-être aussi française. Leurs observations étaient transmises aux services de contre-espionnage qui s’en servaient pour leur travail. »Des objets utilisés par la StB pour surveiller et espionner sont également à voir au sommet de la tour. Une petite exposition montée en collaboration avec l’Institut d’étude des régimes totalitaires, dont Jiří Reichl est le porte-parole :
« Dans ce poste d’observation il y avait notamment des émetteurs radio et des appareils photo sophistiqués. Ce qui est interessant c’est que certains dissidents s’échangeaient de la littérature interdite au pied de cette église sans se douter de l’existence de la planque mais sans pouvoir être vus non plus à cet endroit-là. »La planque peut donc désormais être visitée par petits groupes de 10 ou 15 personnes. L’entrée coûte 100 couronnes, à peu près 4 euros. C’est la seule planque qui était restée en l’état sur la petite centaine que la StB avait installée à Prague.