Panorama
Je suis heureux de vous présenter, de nouveau, après quinze jours, notre nouvelle rubrique, dont vous venez d'entendre l'indicatif. Nous avons été heureux de constater que la dernière chronique, consacrée aux conditions de vie des étrangers en République tchèques, ait suscité une grande attention de la part de nos auditeurs. Nous avons reçu un grand nombre de lettres réagissant au problème traité. Par exemple, j'ai remarqué la lettre de notre auditeur et ami de Belgique, Phillipe Tock, qui vient tous les ans avec un groupe d'élèves. Lors du dernier séjour, il a eu un problème avec l'un des membres du groupe, qui est tombé malade. Notre auditeur se plaint du fait qu'il a dû payer, très cher, les soins médicaux prodigués à son élève. Je dois dire que je ne connais pas les détails, mais il a certainement été mal informé. Dans le cas d'un voyage organisé, je pense que les participants étaient assurés. Donc il fallait contacter service-secours, au numéro de téléphone 155. Les soins auraient été gratuits. Je pense que vous avez été mal informé par l'hôtel, qui vous a envoyé dans une clinique privée, qui est chère, en plus, et fréquentée surtout par le service diplomatique.
Le sujet de la chronique de cette semaine est d'actualité. Je n'ai pas choisi de m'entretenir avec un collègue ou un expert. Il s'agit du recensement, et je voudrais vous présenter le mode choisi en République tchèque, en vous invitant à nous faire part des différences avec le système de recensement dans votre pays.
Le recensement, selon la loi, doit avoir lieu une fois tous les dix ans, en République tchèque. Cette année, il a suscité un grand nombre de controverses, pour ne pas dire de protestations. En premier lieu, selon les sondages, presque la moitié des Tchèques ne sont pas persuadés de son utilité. Les adversaires du recensement affirment que la grande majorité des données, qui seront les résultats de celui-ci, peuvent être trouvées dans les différentes institutions de la République. Par exemple la propriété d'une voiture, d'une maison, d'un appartement etc... Cela coûte aussi très cher au contribuable. L'Office des statistiques, qui est le garant du recensement, indique que cela est, certes vrai, mais qu'il ne disposerait pas, ainsi, d'une compilation de ces données, qui sont nécessaires aux autorités, gouvernement et services publics, municipalité ou autres, qui ont à décider du développement futur. Par exemple, l'aménagement du territoire. L'Office des statistiques assure que ce n'est pas un espionnage de la vie privée du citoyen, mais une nécessité. En effet, les données fournies par le recensement servent, par exemple, à décider du nombre d'écoles primaires qui sont indispensables à Prague, dans d'autres villes ou communes. On pourrait citer d'autres nombreux exemples. Alors, pourquoi tant de protestations contre le recensement de l'année 2001 ?
Le plus grand nombre de protestations concerne les questions que contiennent les formulaires. Selon certains, citoyens, institutions ou spécialistes, un grand nombre de questions porte atteinte à la vie privée. Elles violeraient même la Déclaration universelle des droits de l'homme ou d'autres formes juridiques de la protection des droits de l'individu. Il s'agit des questions concernant ce que le citoyen possède : biens immobiliers, véhicules, ordinateurs, portables. Il s'agit aussi des questions concernant l'emploi : quel employeur, à quel poste. D'un autre côté, le clergé catholique a fortement protesté contre le fait qu'il n'est pas obligatoire de répondre à la question concernant la profession de la foi. Pour cela il est même allé jusqu'à appeler les citoyens à répondre à cette question, en diffusant une sorte de spot publicitaire, à la Radio tchèque. Le Conseil de l'audiovisuel l'a interdit, car on ne peut propager la foi de cette manière. Litige aussi, autour de la question concernant l'origine. En Tchéquie, tout citoyen peut choisir son origine. En général, c'est l'origine de ses parents, mais ce n'est pas obligatoire. Le litige a de nouveau ouvert le vieux contencieux : l'origine morave existe-t-elle, oui ou non ? Pas de réponse claire et discussions à long terme.
Ce qui a suscité les plus fortes protestations est, certainement, le passage de la loi sur le recensement stipulant que les citoyens, qui ne voudraient pas répondre aux questions de celui-ci, sont passables d'une amende de 10 000 couronnes (moins de 2000 FRF). De même s'il s'avère, indubitablement, que les réponses ont été intentionnellement faussées. En plus de cela, les citoyens, dans leur majorité, protestent contre le fait que le recensement ne soit pas anonyme. Il faut non seulement indiquer son nom, mais aussi le numéro de son acte de naissance. Selon certains, cela pourrait conduire à des malfaisances, et l'utilisation illicite de ces données. Qu'à cela ne tienne, le gouvernement ou les députés n'ont pas battu en retraite. Le recensement a donc lieu, selon la loi. Passons maintenant à son déroulement
Les formulaires doivent être distribués par les recenseurs avant le 28 février. Les citoyens peuvent aussi les retirer chez les commissaires d'arrondissements pour les grandes villes, à la mairie dans les petites communes. Les citoyens sont tenus de les remplir le plus exactement possible. La date cruciale est le 28 février à minuit. Toutes les personnes se trouvant en République tchèque, à cette date, sont concernées par le recensement. Donc non seulement les citoyens tchèques, même s'ils sont en prison par exemple, les résidants étrangers, mais aussi les touristes étrangers. Une seule exception, les diplomates. Les recenseurs sont des particuliers, qui sont assermentés, et qui reçoivent un salaire pour leur travail. Ce salaire dépend du nombre de personnes recensées. Que faire dans le cas où vous n'êtes pas chez vous le 28 février. En vacances, vous remplirez les formulaires dans votre lieu de vacances, ou il peut être rempli par une personne qui a le même domicile. De même si vous êtes à l'étranger. A partir du 1er mars, les recenseurs commenceront la collecte des formulaires remplis. On peut aussi les remettre directement aux services de recensement. On ne peut les envoyer par la poste. Le dernier jour pour la remise des formulaires est le 12 mars. Un travail énorme, ensuite, pour l'Office des statistiques, dont le résultat devrait être connu dans deux ans.
Je vous ai proposé une courte présentation du recensement 2001, en République tchèque. Je vous invite à nous écrire comment cela se passe chez vous.