Patinage de vitesse : insatiable Martina Sáblíková
C’est depuis quelques années déjà un des plus beaux palmarès de l’histoire du sport tchèque, toutes disciplines confondues. Et la jeune femme n’entend pas s’arrêter là. Déjà vainqueur du 3 000 mètres jeudi dernier, Martina Sáblíková a également remporté, samedi, le 5 000 mètres comptant pour les championnats du monde de patinage de vitesse, ajoutant ainsi un dix-neuvième titre mondial à sa longue liste de succès.
C’en est presqu’à se demander ce que Martina Sáblíková peut bien faire de tous les trophées qu’elle a déjà soulevés et médailles qu’on lui a passées autour du cou. On espère pour elle qu’elle ne s’occupe pas elle-même de leur dépoussiérage. C’est que celle que la presse présentait à ses débuts comme la cendrillon ou la petite fée des étangs de Moravie, sa région natale, en raison de l’absence toujours d’anneau de glace artificiel et couvert propice à la pratique du patinage de vitesse, possède un palmarès hors du commun. Vraiment. Comptez avec vous, en laissant de côté les places d’honneur, les médailles d’argent et de bronze ou même les titres européens (au nombre de cinq) : trois sacres olympiques, cinquante victoires individuelles et onze globes de cristal en Coupe du monde et, depuis donc ce week-end, dix-neuf titres mondiaux.
A Inzell (Allemagne), Martina Sáblíková a confirmé, si besoin encore en était, qu’elle était peut-être la meilleure spécialiste de l’histoire des longues distances. Mieux encore, à 31 ans, la Tchèque semble avoir retrouvé les jambes de ces meilleures années. En remportant le 5 000 mètres dans un temps de 6’44’’85, elle a signé la deuxième meilleure performance de l’histoire sur une distance où elle a été sacrée pour la dixième fois consécutive. Et la question se pose de savoir s’il est utile de préciser que le record du monde (6’42’’66 à Salt Lake City en 2011) lui appartient aussi…
Le plus beau dans tout cela est peut-être que la jeune femme, très appréciée tant du grand public tchèque que des amateurs de patinage de vitesse dans le monde entier et même de ses adversaires, garde le triomphe modeste. Et s’il arrivera bien un jour où Martina Sáblíková cessera d’empiler les titres de gloire, peut-être après les prochains Jeux olympiques d’hiver à Pékin en 2020, on ne doute pas qu’elle sera alors la première à féliciter la vainqueur qui lui succédera sur la plus haute marche du podium. Il faut dire que les compliments seront alors bien mérités et vaudront pour la lauréate toutes les médailles du monde, celles-ci fussent-elles d’or.