Pyeongchang : avec Ledecká, des Jeux très réussis pour les Tchèques

Ester Ledecká, photo: ČTK

C’est avec un bilan très positif de sept médailles, dont les deux d’or d’Ester Ledecká, pour la délégation tchèque que se sont achevés, dimanche à Pyeongchang, les XXIIIes Jeux olympiques d’hiver de l’histoire. Une réussite presqu’inespérée il y a encore quelques semaines de cela.

Ester Ledecká,  photo: ČTK
Ce lundi encore, alors que les six médaillés devaient être accueillis dans l’après-midi sur la place de la Vieille-Ville, c’est bien évidemment Ester Ledecká qui faisait la une des journaux tchèques. « La reine des Jeux d’hiver », titrait ainsi par exemple le quotidien Mladá fronta Dnes au-dessus d’une photo pleine page de la première sportive de l’histoire à avoir remporté deux médailles d’or lors de mêmes Jeux dans deux sports différents. Mais aussi exceptionnel soit-il, le double sacre en ski alpin et en snowboard de celle qui figurera très probablement en décembre prochain parmi les candidates au titre honorifique de Sportive mondiale de l’année, n’a pas été la seule satisfaction pour la délégation tchèque durant les deux semaines de compétition en Corée du Sud. Et dimanche, peu avant de se rendre à la cérémonie de clôture, le président du Comité olympique tchèque (ČOV), Jiří Kejval, n’a pas caché que le bilan final était bien meilleur que ce qui était espéré au moment de l’ouverture de ces Jeux :

Photo: ČTK
« Je pense que nous pouvons être très satisfaits. Nous n’avions pas de grandes attentes à notre arrivée à Pyeongchang, mais les bonnes performances se sont rapidement enchaînées avec notamment les deux médailles en biathlon dès le premier week-end. Bien sûr, ce qu’a réalisé Ester Ledecká a grandement contribué à mettre en valeur notre pays. La seule déception est peut-être la quatrième place de Martina Sáblíková sur le 3 000 mètres en patinage de vitesse, voire celle des hockeyeurs, mais pour le reste, nous avons eu beaucoup de réussite. Ce bilan de sept médailles relève du domaine du rêve. »

Au classement officieux par pays, la République tchèque a donc fini ses Jeux de Pyeonchang à la 14e place, entre l’équipe des athlètes olympiques de Russie et la Biélorussie. Même avec une médaille de moins qu’à Sotchi il y a quatre ans de cela, il s’agit du meilleur résultat d’ensemble pour une délégation tchèque comparable aux grandes réussites qu’avaient été les Jeux de Nagano et de Vancouver respectivement en 1998 et 2010.

Compte tenu de l’absence de Gabriela Koukalová, sur les épaules de laquelle reposaient les principaux espoirs de médailles en biathlon en début de saison encore, et des états de forme incertains des championnes olympiques en titre Martina Sáblíková et Eva Samková, elles aussi longtemps handicapées durant leur préparation par diverses blessures mais finalement deuxième et troisième des épreuves du 5 000 mètres en patinage de vitesse et de snowboardcross, le total de médailles tchèques est effectivement supérieur aux quatre à cinq généralement évoqués à demi-mot avant de s’envoler pour la Corée.

Tchéquie - Canada,  photo: ČTK
Tous ces succès individuels ne font cependant pas oublier l’échec des hockeyeurs, qui, comme de tradition, étaient les seuls représentants tchèques dans les sports collectifs. Battue par la Russie en demi-finales (0-3), puis par le Canada dans le match pour la troisième place (4-6), la Reprezentace, malgré une première partie de tournoi qui avait fait naître de grands espoirs, a de nouveau échoué dans sa quête d’une médaille. Le dernier podium de l’équipe de hockey sur glace reste donc celui des Jeux de Turin en 2006, où elle était alors montée sur la troisième marche. Vingt ans après le sacre historique à Nagano, et en l’absence à Pyeonchang des meilleurs joueurs du monde en raison de la poursuite parallèlement au tournoi olympique de la saison de la ligue nord-américaine NHL, ses supporters en attendaient davantage. Et à la différence d’une Ester Ledecká appelée à devenir une des grandes stars des sports d’hiver dans les années à venir si elle continue sur sa lancée, rien vraiment ne permet de croire que des lendemains plus heureux s’annoncent pour le hockey tchèque.