Patrik Ouředník, Hanif Kureishi et bien d’autres au Festival des Ecrivains de Prague
Ce samedi débute la 22e édition du Festival des écrivains de Prague, avec cette année, parmi les grandes figures invitées, l’écrivain tchèque vivant en France, Patrik Ouředník ou encore l’écrivain pakistano-britannique Hanif Kureishi. Pour parler du festival qui s’achèvera le 18 avril, Guillaume Basset, un des organisateurs.
Quand on pense à la littérature, au futur, au futur du futur, on pense aussitôt science-fiction. Cet aspect sera-t-il traité ?
« Non, pas du tout. C’est juste la projection par le biais de la littérature de l’être humain vers son avenir, vers là où le monde va… »
Patrik Ouředník est un des invités du festival. Patrik Ouředník est un écrivain tchèque mais qui vit en France depuis des années. On lui doit notamment « Europeana », et récemment un nouveau livre qui vient de paraître en France, aux éditions Allia, et qui s’appelle « Classé sans suite ». Pouvez-vous expliquer la raison de sa présence, par rapport au thème du festival ?
« La raison de sa présence est simple : c’est à mon sens, l’un des plus grands écrivains tchèques actuels. Personnellement, c’est un de mes préférés. Pour la petite histoire, ‘Europeana’ est le premier livre que j’ai lu en République tchèque en arrivant. La présence d’Ouředník est logique par rapport au thème du futur. Ouředník n’est pas seulement un romancier ou poète, mais c’est quelqu’un qui travaille énormément sur la langue. Il donne à la langue tchèque de nouvelles ouvertures : création de mots, de jeux de langage, qui va parfaitement avec le thème du futur. La venue d’ Ouředník est très importante pour nous, car il participera à la principale conversation en tchèque au Café Louvre et qu’il aura une lecture publique en tchèque, au Théâtre national, lundi à 19h30. »
Vous parliez également d’un grand thème autour de l’islam. C’est évidemment un thème très présent, déjà d’ailleurs dans les précédentes éditions. Au regard de ce qui se passe à l’heure actuelle dans les différents pays arabes, comment allez-vous traiter ce thème ?
« Deux auteurs collent parfaitement avec ce thème des révolutions arabes. D’un côté Juan Goytisolo, écrivain espagnol qui a fui le franquisme, s’est installé en France, a été très proche de Jean Genet. Il y a une petite dizaine d’années, il est parti vivre à Marrakech, au Maroc. Il est très engagé dans la lutte des Palestiniens, de la démocratie dans le monde arabe etc. Il y a deux ou trois ans de cela, il devait recevoir un prix important dans un pays arabe. Il l’avait refusé après avoir découvert que l’argent qui accompagnait ce prix était donné par Kadhafi, à une époque où tous les pays occidentaux n’étaient pas aussi purs et durs. Il y a aussi la présence de Hamdy el-Gazzar, un auteur égyptien, qui a notamment suivi la révolution de place Tahrir, via son blog où il décrivait au jour le jour le mouvement naissant de la révolution égyptienne. Son premier livre, Black magic, vient juste d’être traduit en anglais. »