Pavlína Koubská, fonctionnaire tchèque en France : « Il me choque de voir Marine Le Pen comme une candidate légitime à la présidence »
Pavlína Koubská représente le Parlement européen au sein du ministère français des Finances. Citoyenne tchèque et française, elle nous donne son opinion sur cette élection présidentielle française inédite et imprévisible :
On parle de ce scrutin comme d’un duel autour de l’avenir de l’UE. Quel est plus précisément l’enjeu de la présidentielle française pour l’Europe et plus particulièrement pour la République tchèque ?
« Effectivement, les deux candidats sont à l’opposé avec leurs opinions sur l’Europe. Emmanuel Macron serait un président français idéal pour la République tchèque, car il est pro-européen. Il faut peut-être rappeler que lui, il veut réformer l’Europe et la faire avancer avec ceux qui veulent avancer aussi. Il propose une collaboration beaucoup plus étroite entre les pays de la zone euro : il souhaite la mise en place d’un Parlement européen, d’un ministère des Finances et d’un budget européen pour la zone euro. Pour la République tchèque, c’est un thème d’actualité : elle peut rester à l’écart ou alors elle peut réfléchir sérieusement sur une date de son entrée dans la zone euro. »Ancien ambassadeur tchèque en France et l’actuel directeur de l’institut de sondages STEM, Pavel Fischer apporte encore un autre point de vue sur le favori de l’élection présidentielle française Emmanuel Macron.« Emmanuel Macron est intéressant. Il apporte une promesse de changement, une promesse d’avenir. Apporter des promesses et des propositions qui soulèvent l’espoir fait partie du jeu politique. Il a réussi à incarner cette promesse et à porter toutes les attentes liées à lui-même et à son mouvement. A titre personnel, j’ai été touché par le fait qu’il a été le seul à citer dans la campagne présidentielle le nom de Václav Havel, l’ancien président tchécoslovaque, dissident et écrivain. Un homme de conviction qui a été profondément européen. »