Permission d’une bière au volant en Tchéquie ?

Photo: CTK

Arroser un copieux déjeuner d’une bonne bière tchèque et reprendre le volant après ? Tout à fait interdit jusqu’à maintenant, mais il semble qu’en Tchéquie aussi un certain taux d’alcool pourrait être toléré. Pour des raisons bien spécifiques pourtant.

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L’initiative est venue du ministère des Transports et a été révélée par la première chaîne de la Télévision tchèque, le week-end écoulé. Remettons tout de suite les choses au point : il ne s’agit en aucun cas de permettre l’alcool au volant quel qu’en soit le taux ! La police de la route devrait désormais tolérer un taux d’alcoolémie de 0,24 pour mille lors des contrôles à l’alcootest. Ainsi donc, selon les spécialistes, il sera possible de prendre une bière au déjeuner, mais tout dépendra toujours de la décision de l’agent de police, lors d’un éventuel contrôle. Quelle est la raison de ce changement de position de la part des autorités tchèques ? La réponse nous est donnée par Jaroslav Zigmund, expert assermenté en toxicologie :

« Après avoir fait des milliers de mesures, je suis arrivé à la conclusion que les erreurs de l’alcootest peuvent atteindre jusqu’à plus 0,7 pour mille ou même moins 2,3 pour mille. »

Pour quelles raison l’alcootest n’est-il pas toujours des plus précis ? Jaroslav Zigmund de nouveau :

« Cela peut être à cause du froid ou au contraire à cause de la chaleur. Les automobilistes peuvent être essoufflés et choqués par le contrôle, essoufflés aussi après une tentative de fuite, ce qui arrive souvent. »

Le ministère des Transports a décidé de reconnaître que l’alcootest n’était pas de la plus grande fiabilité, alors que le Code de la route dispose qu’il a une valeur égale à la prise de sang. La décision est confirmée par le porte-parole du ministère, Martin Kupka :

« Le fait que nous ayons fixé une marge de tolérance signifie que nous reconnaissons que l’appareil utilisé par la police peut mesurer un taux plus élevé d’alcool dans le sang qu’il ne l’est en réalité. »

Comment cette décision va-t-elle être appliquée ? Si l’alcootest indique moins de 0,24 pour mille lors d’un contrôle, et que l’automobiliste affirme qu’il n’a rien bu, tout dépendra du policier. Il peut répéter le test, ordonner une prise de sang ou laisser l’automobiliste poursuivre sa route. Les policiers tchèques seraient satisfaits de cette décision, car les prises de sang confirment souvent les dires des automobilistes testés positivement à l’alcootest et qui affirment n’avoir rien bu. Du côté des experts en trafic routier, on craint plutôt que certains automobilistes se permettent plus d’une bière avant de prendre le volant.