Petr Nečas à Paris : Temelín, questions européennes et partenariat stratégique au programme

Petr Nečas et François Fillon, photo: CTK

Vendredi dernier, le Premier ministre Petr Nečas était en visite de travail à Paris où il a rencontré son homologue français François Fillon. Pour parler des détails de la visite, nous avons joint Jan Czerný, ministre conseiller et adjoint de madame l’ambassadeur Marie Chatardová, de l’Ambassade tchèque à Paris.

Petr Nečas et François Fillon,  photo: CTK
« M. Nečas a été invité à participer au colloque Nouveau monde organisé par le ministre français de l’Industrie Eric Besson. Il s’est également entretenu avec M. Fillon, le Premier ministre français. »

Un des thèmes au programme de cette visite : le projet d'extension de la centrale de Temelín. Trois sociétés sont en lice dans l'appel d'offres dont a société française Areva. Le dossier a-t-il avancé à l'occasion de cette visite, par rapport aux discussions qui avaient déjà eu lieu en février dernier, lors de la première visite officielle de M. Nečas à Paris ?

Temelín
« D’un point de vue technique et commercial, c’est très simple. Les trois candidats ont obtenu de la société ČEZ le cahier des charges, ils ont donc le temps de préparer leurs offres. C’est aux candidats de travailler. Le délai a été fixé au mois de juillet 2012. En revanche du point de vue politique, il faut reconnaître que le cadre est différent : après Fukushima et avec la récession qui se dessine, l’ambiance est différente. Mais le Premier ministre tchèque a répété à ses partenaires français que la République tchèque comptait toujours sur le développement de l’énergie nucléaire. »

Les deux chefs de gouvernement ont également abordé des questions européennes. Qu'est-il ressorti de ces discussions alors que la zone euro est en pleine crise ?

Petr Nečas et François Fillon,  photo: CTK
« Rappelons que la République tchèque est pour le moment en dehors de l’union monétaire même si nous sommes étroitement liés avec celle-ci. M. Nečas a souligné que les exportations tchèques représentaient aujourd’hui 70% de notre PIB et près de 80% de nos exportations va dans les autres pays de l’Union européenne. Or nous avons un intérêt vital à la stabilité de la zone euro. Pour ce faire, nous soutenons tout ce qui peut renforcer notre compétitivité. M. Nečas a souligné que nous, les membres de l’UE, nous ne devions pas considérer les autres pays hors UE comme des adversaires, des rivaux ou pire encore, comme des ennemis. Cette perception suscite des réactions diverses, négatives, et surtout protectionnistes. La solution ne consiste pas à bâtir de nouveaux murs entre l’UE et le reste du monde. Le Premier ministre tchèque voit comme conditions au regain de compétitivité, la discipline budgétaire, les réformes structurelles, et l’épanouissement du marché interne. »

Rappelons que la France et la République tchèque ont signé l'an dernier un plan d'action 2011-2013 du partenariat stratégique. Rappelez-nous en les enjeux.

« Ce plan d’action fait plus de 15 pages et plusieurs chapitres. Il y a un partenariat dans le domaine de la politique étrangère, dans le cadre de l’Union européenne. Il y a un chapitre qui me paraît très important, le chapitre énergétique et environnemental. On a signé aussi un mémorandum dans le domaine de l’éducation et la recherche, avec Areva. Il a été signé par le président de l’Université de Plzeň et le président de la Faculté des technologies nucléaires à Prague. Dans ce cadre-là, nous avons également signé une feuille de route de coopération institutionnelle dans le cadre de l’énergie nucléaire. »