Petr Nečas en Afghanistan : les soldats tchèques resteront après 2014

Petr Nečas (à droite), photo: CTK

Certains ont passé ce premier weekend printannier à la campagne dans leur « chalupa », le Premier ministre tchèque, lui, a préféré une zone de conflit. Petr Nečas a achevé dimanche une visite de deux jours en Afghanistan, où des militaires tchèques participent aux opérations de l’OTAN. En plus d’une visite des bases tchèques, le chef du gouvernement a été reçu par le président afghan Hamid Karzai.

Petr Nečas  (à droite),  photo: CTK
Ce n’est que la deuxième fois depuis sa prise de fonction en juin 2010 que le Premier ministre Petr Nečas se rend en Afghanistan. Sa première visite en septembre 2012 avait été écourtée en raison d’un attentat-suicide dans la province de Vardak où il devait aller à la rencontre d’une partie des soldats tchèques présents dans le pays. La République tchèque est engagée militairement en Afghanistan depuis 2002, dans le cadre de l’opération ISAF – Force d’assistance et de sécurité de l’OTAN.

L’armée tchèque n’est pas reconnue pour la taille de ses troupes, ni pour des aptitudes particulières au combat, elle est en revanche souvent saluée pour la qualité de ses équipes de formation, de conseil et de soutien technique auprès des forces nationales, comme l’a rappelé Petr Nečas :

« Nos soldats en Afghanistan ont une excellente réputation, pas seulement pour leurs qualités spécifiques mais aussi pour leur capacité à nouer de très bonnes relations avec les membres de l’armée nationale afghane. »

Photo: CTK
Le bataillon militaire présent dans la province de Logar auquel le Premier ministre a rendu visite en 2012 et ce dimanche, est d’ailleurs une équipe de liaison et de conseil technique auprès de l’armée afghane. C’est sur cet aspect de formation que veut insister le chef du gouvernement tchèque. Il a ainsi annoncé ce week-end lors de sa rencontre avec le président afghan Hamid Karzai que l’engagement de la République tchèque serait maintenu au-delà de la mission de l’ISAF qui doit s’achever en 2014. Le nombre de militaires tchèques devra diminuer, de 539 en 2013 ils ne devraient pas être plus de 340 en 2014, mais les programmes de formation et de développement des infrastructures militaires et civiles devraient être approfondis. Encore une fois, il est question de la bonne réputation de la République tchèque en matière de production d’équipements et d’infrastructures, comme l’a indiqué Petr Nečas après sa rencontre avec Hamid Karzai :

« Nous sommes capables de fournir des équipements pour le fonctionnement des infrastructures de transport, y compris par exemple pour le transport ferré avec des rails. L’Afghanistan a besoin d’un réseau de transport ferré qui le connecte avec l’Asie centrale et la République tchèque est un fournisseur traditionnel par exemple de ciment et d’autres produits de génie mécanique. »

Hamid Karzai avec Petr Nečas,  photo: CTK
La rencontre de samedi avec le président afghan a ainsi été fructueuse en promesses de lancement et d’appronfondissement de programmes civils, en matière de transport, d’industrie et d’enseignement supérieur notamment. Des annonces qui attendent pour la plupart une mise en place concrète. Le président Hamid Karzai a également fait part de son intérêt et de celui de l’armée afghane pour les avions légers d’entraînement et d’attaque L-159 produits par la société tchèque Aero. Le Premier ministre s’est à nouveau félicité de la très bonne réputation de l’industrie tchèque en Afghanistan, ainsi que de cette opportunité de contrat de vente. A Prague cependant, l’annonce a été accueillie plus froidement. Jan Hamáček, ministre social-démocrate fantôme de la Défense pointe l’incapacité financière de l’Afghanistan à passer une telle commande.

« Je suis très sceptique vis-à-vis de ça, parce que j’ai moi-même participé à une rencontre avec le président Hamid Karzai il y a deux ou trois ans, lors de laquelle il avait manifesté le même intérêt et finalement cela n’avait abouti à rien. »

Le nouveau ministre de la Défense Vlastimil Picek, lui, a conscience de l’incapacité de l’Afghanistan à se munir seul de nouveaux équipements de combat, mais compte sur l’intérêt des Etats-Unis à équiper son allié, notamment en avions de transport et d’entraînement, pour le laisser voler de ses propres ailes rapidement.