Week-end afghan pour Petr Nečas

Petr Nečas effectuait ce week-end sa première visite en Afghanistan depuis qu’il a pris ses fonctions de Premier ministre, à la fin du mois de juin 2010. Il devait y effectuer une revue des troupes tchèques engagées au sein de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) chargée de mener la « guerre au terrorisme », de renverser les talibans en Afghanistan et d’y installer un gouvernement « démocratique ». Un attentat dans une base militaire a cependant contraint le Premier ministre à modifier son programme.

Photo: CTK

« En fait, la visite du Premier ministre nous a sauvé la vie ». C’est ce que déclarait avec une certaine ironie un soldat tchèque, dimanche, aux reporters de la Télévision tchèque. Un attentat a en effet causé la mort de douze personnes, samedi, dans une base militaire de la province de Wardak à l’ouest de la capitale Kaboul. Sur les douze soldats tchèques qui y sont normalement stationnés, l’un a échappé à l’attaque et les onze autres étaient absents afin de recevoir le Premier ministre Petr Nečas, pour sa première visite en Afghanistan. Thomas Collins, le porte-parole de la FIAS, se voulait évidemment rassurant sur cet attentat dans une base que le chef du gouvernement aurait dû visiter dimanche :

« Il s’agit d’un degré de violence localisé. Nos opérations pour repousser les insurgés hors des zones densément construites ont été couronnées de succès. »

Petr Nečas effectuait ce week-end sa première visite en Afghanistan depuis qu’il a pris ses fonctions de Premier ministre, photo: CTK

Petr Nečas est arrivé vendredi soir en compagnie du général Petr Pavel mais les médias n’ont pu évoquer cette visite qu’à partir de dimanche, pour des raisons de sécurité. Coiffé d’un casque militaire et vêtu d’un gilet par balle sous lequel perçaient son costume et sa cravate, le Premier ministre avait, il faut dire, un look assez déconcertant. Il a pu saluer et décorer quelques uns des 500 soldats tchèques actuellement présents sur le territoire afghan et affectés à différentes tâches. Une équipe de 30 techniciens tchèques a par exemple contribué à réparer des véhicules et du matériel endommagés. Par ailleurs, la FIAS songe à mettre en place plusieurs autres équipes de 30 à 40 hommes qui devront former des policiers et des soldats afghans. Une requête que les forces tchèques sont prêtes à exécuter selon le général Petr Pavel :

« Nous travaillons continuellement à l’évolution de la situation. Nous sommes informés de toutes les exigences de la FIAS. »

Petr Nečas, photo: CTK

Petr Nečas a également reprécisé le sens de la participation tchèque aux opérations de l’OTAN en Afghanistan, tel qu’il a déjà pu le faire la semaine dernière à l’occasion de la conférence annuelle des ambassadeurs tchèques :

« Dans le contexte de notre stratégie de défense à l’étranger, j’aimerais souligner le sens de la décision prise par le Parlement de ratifier la proposition du gouvernement de prolonger de deux ans la mission de nos soldats en Afghanistan dans le cadre des opérations de l’OTAN. Remplir nos engagements à l’égard de nos alliés est le pilier de notre politique de sécurité. La mission de l’organisation de l’Atlantique nord s’achève en 2014, cependant notre engagement en vue de soutenir la stabilisation de l’Afghanistan s’inscrira dans le long terme. »

D’autres pays tels que la France songent à se retirer précocement d’Afghanistan au motif que la mission y serait terminée et que nombreux sont ceux qui n’en conçoivent plus même le sens. La République tchèque, elle, reste au contraire déterminée à mener sa mission jusqu’à son terme. Pourtant, le budget alloué à la défense y est chaque année plus faible depuis 2003, où le pays consacrait 6,6% de son PIB aux dépenses militaires alors qu’ils n’en dépensent plus aujourd’hui que 3,7%. La République tchèque est ainsi le pays qui économise le plus dans le secteur de la défense parmi les pays membres de l’OTAN et Petr Nečas compte poursuivre cet effort.