Petr Pavel : « L’état réel de notre pays n’est pas aussi mauvais que nous le pensons parfois »

Petr Pavel

Le président de la République, Petr Pavel, a adressé ses vœux du Nouvel An 2025 aux Tchèques ce mercredi midi. Une allocution dans laquelle le chef de l’État a notamment déclaré qu’il considérait comme essentiel que le gouvernement issu des élections législatives qui se tiendront à l’automne prochain garantisse et fasse en sorte que la République tchèque reste un pays « sûr et libre », où les lois sont appliquées et respectées, avec un environnement sain et juste pour la vie des citoyens et des entreprises.

« L’état réel de la République tchèque est loin d’être aussi mauvais que nous le pensons parfois sur la base de sentiments négatifs délibérément répandus », a souligné Petr Pavel pour sa deuxième allocution du Nouvel An depuis sa prise de fonctions au Château de Prague en 2023.

Comme avant lui le Premier ministre Petr Fiala ou le chef de l’opposition Andrej Babiš, le président aussi a insisté sur l’importance des élections à venir, qui se tiendront les 3 et 4 octobre au plus tard. « Elles détermineront si et comment les problèmes les plus importants qui affectent notre pays seront traités. Et si ils le seront avec humilité, honnêteté et sur le long terme, ou simplement pour apporter une popularité à court terme », a-t-il expliqué.

Il a également regretté que le discours des responsables politiques se réduise de plus en plus à des slogans marketing. Selon lui, même un mot aussi pur que la paix est devenu l’objet d’une manipulation et déformation marketing. « En tant que personne ayant vécu des guerres, je suis très conscient de la valeur de la paix et de son prix », a rappelé l’ancien président du comité militaire de l’OTAN (2015-2018) et chef-d’état major des armées. « Une vie digne dans la liberté a beaucoup plus de valeur et apporte plus de satisfaction qu’une vie dépendante de la volonté d’un quelconque régime autoritaire. »

Le président a également évalué la situation économique du pays, qui « n’est pas mauvaise », et ce, même s’il a reconnu que la Tchéquie était depuis longtemps à la traîne dans certains domaines et que les salaires réels n’augmenteient que très lentement. Une nouvelle fois, Petr Pavel s’est aussi indirectement prononcé en faveur de l’adoption de l’euro. Selon lui, la prospérité future du pays tchèque serait renforcée si les salaires étaient versés dans la monnaie européenne.

Le chef de l’État a appelé les Tchèques à être davantage conscients de leur chance. « La République tchèque, contrairement à beaucoup d’autres pays, a la chance de ne pas être le théâtre direct d’une guerre ou de souffrances humaines importantes », a-t-il rappelé, tout en rappelant que le pays était protégé par sa qualité de membre de l’OTAN et par un certain nombre d’autres garanties internationales.

Enfin, sur un ton résolument optimiste, Petr Pavel, qui a mis en avant ses fréquents voyages dans les régions pour aller à la rencontre des Tchèques, a promis qu’continuera à veiller à ce que « la voix de tous ceux qui n’ont pas de bonnes conditions de vie, qui n’ont pas autant de possibilités de trouver un bon logement, un bon emploi, un médecin ou une école, soit entendue ».