Petr Uhl, membre du Parti des Verts, espère un rapprochement entre son parti et la social-démocratie

Petr Uhl

Les négociations sur la formation du nouveau gouvernement tchèque se poursuivent sans la garantie que la future coalition jouira d'un soutien ou au moins de la tolérance de la Chambre des députés. La coalition devrait être créée par le Parti civique démocrate ODS, formation de droite, les chrétiens démocrates et les Verts. Le chef du Parti des Verts, Martin Bursik, estime qu'on arrivera à trouver le compromis nécessaire pour concilier les programmes de ces trois formations politiques qui, sur beaucoup de points, semblent incompatibles. Martin Bursik jouit du soutien de son parti qui l'a chargé de ces négociations, mais parmi les Verts il y a aussi des personnes qui préféreraient que le parti se retire dans l'opposition ou se rapproche plutôt de la social-démocratie. Vaclav Richter a demandé son avis à Petr Uhl, membre du Parti des Verts, journaliste et militant pour les droits de l'homme.

« Je suis un peu dans l'embarras parce que les négociations qu'on a entamées pourraient aboutir à la participation du Parti des Verts à un gouvernement de droite. Cependant, ce n'est pas une droite libérale comme on le voyait en France par exemple. C'est une droite conservatrice, très analogue au parti conservateur britannique. Le Parti civique démocrate ODS, parti du président de la République Vaclav Klaus, est orienté contre l'intégration politique dans le cadre de l'Union européenne et vers une politique asociale, on peut dire, et anti-écologiste. Je suis membre du Conseil de la télévision et la loi m'interdit d'exercer des fonctions dans mon parti, je ne suis donc pas dans la direction du Parti des Verts, je suis un simple membre. Et je ne comprends pas qu'on puisse poursuivre des négociations qui ne peuvent pas aboutir à un succès, parce que le parti des Verts ne pourra jamais former un gouvernement avec le parti de Vaclav Klaus. »

Une partie des électeurs voyait dans les Verts des alliés naturels de la social-démocratie. Est-ce que vous croyez que dans l'avenir, éventuellement, une coalition de ce genre pourrait se faire ?

« Je pense que oui. Je crois que dans quelques jours ou semaines on va voir un rapprochement de ces deux partis. Je ne pense pas que cela va se terminer par la participation du Parti des Verts dans le gouvernement du Parti social-démocrate minoritaire soutenu par le Parti communiste mais je pense que notre parti pourrait rendre possible le gouvernement minoritaire de la social-démocratie votant la confiance à ce gouvernement ou au moins en quittant la Chambre au moment du vote pour diminuer le nombre des députés. Cette coopération est possible et je pense que dans l'avenir cela pourrait se faire, comme en Allemagne, même sous une forme de coalition gouvernementale. »