Peut-être l'espoir d'un médicament efficace contre le cancer

Photo: www.zentiva.cz
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Les scientifiques tchèques achèvent la préparation d'un médicament contre certains types de tumeurs malignes. Les tests sur animaux en laboratoires se sont jusqu'à présent révélés plus que positifs, et si l'efficacité du médicament venait à être confirmée chez les êtres humains, il pourrait servir à soigner certaines formes de cancer.

Ne pas se réjouir trop vite, est une règle d'or pour toute découverte scientifique et a fortiori dans le domaine médical. Difficile cependant de ne pas fonder des espoirs encourageants dans l'annonce faite conjointement par l'Académie des Sciences et le groupe pharmaceutique Zentiva sur la possibilité, à moyen terme, de soigner certaines tumeurs malignes, telles que le cancer du sein par exemple. Alors que l'Académie des Sciences termine la confection de ce médicament, qu'elle n'est capable de produire qu'en petite quantité, c'est au groupe Zentiva que reviendra la tâche de financer la dernière phase, autrement dit d'organiser et de mener des tests sur des patients volontaires, puis le cas échéant de produire le médicament en grande quantité. Selon Tomas Hauser, le chef des études cliniques du groupe Zentiva, les estimations optimistes tablent sur 2012 à 2014 pour avoir la certitude d'une réelle efficacité de ce produit, et pour pouvoir annoncer à des malades que leur cancer peut être réellement soigné.

Ce médicament prometteur serait une petite révolution si les tests sur la longue durée et sur les êtres humains donnaient d'aussi bons résultats que sur les souris de laboratoire. En effet, contrairement à d'autres formes de traitements très lourds, telle que peut l'être la chimiothérapie, celui-ci n'affecterait en rien le système immunitaire du patient et n'affaiblirait pas l'ensemble du corps. Son principe d'action est d'une simplicité absolue. Les scientifiques le décrivent comme l'envoi d'une « enveloppe » contenant le principe actif qui parcourrait l'organisme jusqu'à ce qu'il trouve la tumeur. Ce n'est qu'à ce moment là, que cette « enveloppe » s'ouvrirait et liquiderait la cellule cancéreuse. Cette sorte de « programmation » du médicament est justement l'un de ses plus grands avantages, puisqu'il s'attaque directement et exclusivement au mal. L'autre espoir réside en outre dans l'absence de rechute, a priori : les souris de laboratoire qui ont été guéries et qui ont été infectées une seconde fois, n'ont pas présenté de nouvelle prolifération de tumeurs cancéreuses.

Les spécialistes ne prévoient pas que ce médicament puisse servir à soigner tous les types de cancer. Il faudra encore attendre les résultats des tests cliniques prévus, qui détermineront à quelles tumeurs il s'attaque et lesquelles il laisse de côté. Le cancer du sein, qui touche chaque année environ 4 500 femmes en République tchèque, pourrait faire partie des maladies contre lesquelles ce médicament serait efficace. Et les chercheurs tchèques ont bon espoir qu'il puisse également combattre des tumeurs qui jusqu'alors restaient sans traitement.