Pilsen Fest : plus de bière que de malt
Ce week-end était placé sous le signe de la bière dans de nombreuses villes de République Tchèque et d’ailleurs: dernier jours de l’Oktoberfest allemande, festival des petites brasseries à Prague, mais aussi le Pilsen Fest dans la ville de Plzeň. Nous nous y sommes rendus pour goûter à même le fût une des plus célèbres bières tchèques et mesurer l’ambiance de la 171e édition du festival.
Avant le réconfort, l’effort : à 13 heures, une bonne centaine de participants ont foulé les pavés du centre-ville dans une course d’endurance délirante. Dix mètres à peine après la ligne de départ, les premiers concurrents s’arrêtent, essoufflés, à la première tireuse, mais la foule leur pardonne. Il serait difficile aujourd’hui d’empêcher quiconque de s’aider d’une bière à 35 couronnes. Dans la foule, des habitants de Plzeň bien sûr, mais aussi des visiteurs venus de toute la République tchèque et même du monde entier.
« Je m’appelle Iida Heppola, je viens de Finlande, et si je suis venue à Plzeň, c’est pour le Pilsen Fest. Au moins, ce sera plus local, et avec un peu de chance moins touristique que l’Oktoberfest. Et a priori, ce sera moins cher aussi, donc c’est un bon choix pour les étudiants ! »
Contrairement aux éditions précédentes où le festival s’étendait sur les deux jours du week-end, les organisateurs ont préféré se restreindre uniquement au samedi cette année. Côté animations, les deux scènes traditionnelles ont vu défiler toute la journée des groupes tchèques comme Čechomor, Kryštof et Mandrage. On a aussi pu assister au concours international de barman, remporté par un Tchèque représentant… les Etats-Unis.A Plzeň samedi, il n’était pas difficile de trouver boisson à son goût : 171e édition du festival oblige, 171 tireuses de bière avaient été symboliquement installées aux quatre coins de la brasserie et dans la rue adjacente U Prazdroje. Dans les fûts : de la Pilsner Urquell, l’originale, la vraie comme l’affirment les Tchèques, et de la Gambrinus non filtrée, une caractéristique essentielle pour les amateurs présents aux stands.
En début de soirée, l’ambiance est bon enfant sans qu’aucun débordement ne soit à signaler : la plupart des visiteurs sont venus en train pour éviter d’avoir à reprendre le volant après quelques pintes. Pour les autres, la sécurité reste de mise :« Je m’appelle Martin, je viens de Děčín et la fête est géniale ! En règle générale, je préfère les bières locales qui proviennent des petites brasseries, mais la Pilsen n’est pas mal non plus et elle est mondialement connue… On est venus de Prague en voiture, et comme elle est assez grande, il y a de fortes chances qu’on passe la nuit dedans ! »
Ils ont pu boire de la bière, assister à un concert, mais les visiteurs ont également eu l’occasion de découvrir les métiers de la brasserie, comme barman ou tonnelier, dans des ateliers organisés par la société Prazdroj. Une autre manière de comprendre le succès de cette bière dont le processus de fabrication reste inchangé depuis 1839, même si les premières activités de la brasserie de Plzeň remontent au Moyen-Âge et à 1295.
En tout, ce sont plus de 83 000 pintes qui ont été servies samedi. A la fin de la journée, certains choisissent d’échanger leur eco-cup consignée contre un chapeau en paille signé Pilsen Fest, et dans le train c’est toute une troupe de paysans joyeux qui reprend la route. Coïncidence : le dernier train pour Prague était aussi le dernier train international en provenance de Munich. Et sans l’ombre d’un doute dans les wagons au parfum de malt, ce sont les Tchèques qui remportent le prix de l’ambiance.