Pleins feux sur l’art contemporain indien à la 5e Biennale de Prague

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A partir du 19 mai et jusqu’au 11 septembre se déroule la 5e édition de la Biennale de Prague, un des événements phare de l’art contemporain dans la capitale tchèque.

Pour sa 5e édition, la Biennale de Prague change de lieu. Finie l’ancienne fabrique de Karlín, bonjour le quartier de Modřany. Soit un lieu un peu plus excentré, mais un bâtiment non moins intéressant, le Microna, grande bâtisse de l’époque communiste où se trouve d’ailleurs un des derniers bunkers construits dans l’ex-Tchécoslovaquie. C’est là qu’une partie de l’exposition de la Biennale est installée.

Blanka Procházková est une des organisatrices de ce rendez-vous bisannuel de l’art contemporain, dont elle nous rappelle les objectifs :

Peter Sudár,  Dániel
« Le but, c’est de faire la promotion de l’art tchèque et slovaque et bien sûr de le confronter avec ce qui se fait au niveau international. Malheureusement, jusqu’à présent, il y a peu d’événements de ce genre qui se déroulent. Le public tchèque n’a pas la possibilité de voir de grands noms, de grandes expositions internationales. Il n’y a que le Rudolfinum qui fait des choses intéressantes. Donc cet événement n’est pas seulement le plus important en République tchèque et en Slovaquie, mais en Europe centrale. »

Créée en 2003, la Biennale de Prague s’est d’abord déroulée en collaboration avec la Galerie Nationale de Prague. Seulement des bisbilles avec son très controversé directeur, Milan Knižák, ont très vite sonné le glas de l’événement, la Galerie nationale décidant d’organiser sa Triennale et la Biennale continuant son petit bonhomme de chemin de son côté, sous la houlette des commissaires Giancarlo Politi et Helena Kontová.

Friederike Feldman,  Inline
Si à 500 km au nord de Prague, Berlin est chaudron bouillonnant de talents, Prague est un peu à la traîne pour l’art contemporain, même si elle essaye de faire des choses à sa mesure. Blanka Procházková :

« Evidemment, si on la compare à Berlin, on en est loin. Berlin est la Mecque de l’art contemporain aujourd’hui, presque plus que New York. Prague est petite, le pays aussi. On ne peut pas comparer. Nous cherchons avant tout à montrer ce qui se fait à l’étranger. Notre biennale comprend toujours dix sections qui concernent chaque fois une région du monde. Par exemple, là, les visiteurs pourront découvrir ce qui se fait à l’heure actuelle à Berlin dans la section des artistes berlinois, qui ne sont d’ailleurs pas tous allemands. »

Nikhil Chopra,  Yog Raj Chitrakar: Memory Drawing VIII  (Day 14)
A noter en effet qu’un Français figure parmi ces artistes. Une section présente également l’art contemporain au Québec. Parmi les temps forts de la Biennale de Prague cette année, une section entière dédiée à l’art contemporain indien, peu connu en Europe mais qui devient en vogue ces derniers temps. Blanka Procházková :

« Chaque année, chaque section a son commissaire qui choisit les artistes qu’il souhaite présenter. Cette année, on a une section vraiment incroyable : la section de l’art contemporain indien. J’aimerais vraiment insister là-dessus, parce que normalement il y aurait dû en avoir une à la Biennale de Venise qui a été annulée. Nous, nous l’avons. Juste après notre vernissage, ces artistes et la commissaire indiens partiront en direction du Centre Pompidou pour une autre exposition. Autre section intéressante : celle d’artistes roumains, hongrois et moldaves. »

Pour tous les détails de cette 5e Biennale de Prague : www.praguebiennale.org