Pleins feux sur vos lettres ...

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Cette fois-ci nous ne pouvons pas dire que notre boîte à lettres déborde. Bien que le nombre de lettres soit plutôt modeste ces jours-ci, il s'avère que le nombre est moins important que la qualité. Nous avons trouvé dans le courrier de cette semaine quelques missives et courriels tout à fait substantiels que nous aurons le plaisir de citer dans cette émission. Merci à tous ceux qui nous ont écrit, nous ont adressé des cartes postales et des rapports d'écoute. Il faut dire que chaque lettre ou courriel, chaque rapport d'écoute de votre part est très important pour nous car c'est le seul moyen de connaître vos réactions à nos programmes. Ce sont vos lettres qui nous prouvent que notre travail n'est pas vain, que nous ne diffusons pas dans le vide et que nous sommes écoutés.

John Kerry,  photo: CTK
Vous avez évoqué dans vos lettres deux thèmes d'actualité de la politique internationale : "C'est avec plaisir que j'ai pris connaissance des origines moraves du candidat à la présidence des Etats-Unis John Kerry, nous écrit M. Philippe Marsan de France. En effet c'est celui que je soutiens fermement dans l'élection de novembre 2004, un élément de plus me rapproche à la Tchéquie."

Quant à notre auditeur Sylvio le Blanc, il nous a adressé un courriel très documenté sur la problématique de l'intégration de la Turquie à l'Union européenne : "L'Union européenne fait bien d'entrouvrir la porte à la Turquie et ne gagnera pas seule de la concrétisation de son entrée, écrit-il. Par exemple, si la mitoyenneté du christianisme et de l'islam se fait en bonne intelligence, cela irradiera, constituera un modèle pour le monde (durement mis à l'épreuve par les événements du 11 septembre 2001), donnera un coup de pouce aux musulmans pluralistes et modérés (qui croient en la séparation du temporel et du religieux) et portera un coup dur aux fondamentalistes et intégristes (dont plusieurs rêvent d'en découdre avec les impies.) L'Union européenne (dont la Vieille Europe) concourra ainsi à la paix mondiale mieux que ne le fera jamais l'équipe de Bush."

Photo : Jana Sustova
Cela dit, poursuit M. Le Blanc, une fois les conditions d'entrée remplies, l'Union européenne devrait solliciter du pays d'Atatürk un ultime geste de bonne volonté, à savoir la reconnaissance de la perpétration par le gouvernement jeune-turc du génocide des Arméniens en 1915 qui aurait fait quelque 1 500 000 victimes. Il faudra du courage de la part du gouvernement actuel, mais si la Turquie table sur l'avenir, elle n'aura d'autres choix que de faire la paix avec son passé. Peut-on imaginer l'Allemagne qui nierait encore, quelque 90 ans après les faits, l'holocauste dont ont été victimes six millions de Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale ? Les Arméniens, ceux d'Europe, de la Turquie et du monde entier - attendent cette reconnaissance pour mettre du baume sur leurs vieilles blessures.

L'intégration définitive de la Turquie pourrait prendre, dit-on, une dizaine d'années, et le centième anniversaire de la grande tragédie interviendra en 2015. Cela donne à réfléchir. Un pays comme la France, qui a officiellement reconnu le génocide, doit mettre tout son poids dans la balance. Si la Turquie s'obstine à nier, c'est qu'elle est de mauvaise foi, et l'Union européenne ne devrait composer qu'avec des unionistes intègres."


Photo: Archives de Radio Prague
C'est dans la rubrique Rencontres littéraires du 11 septembre dernier que je vous ai posé la question "Que cherchez vous dans le livre ?" Et voici une réponse de M. Paul Jamet de France :

"Votre excellente question mérite beaucoup plus que les quelques lignes qui vont suivre, écrit-il. Je suis un amoureux des livres, j'en achète régulièrement, ils sont présents à tous les étages de ma maison, ils font partie de ma vie, de notre vie. Ma femme lit des romans, je n'en lis aucun. Ma femme recherche surtout l'évasion, mais aussi la culture et fait partie d'un club de lecture. Pour ma part je cherche le savoir, la culture voire l'évasion dans les livres de voyage, de géographie. Souvent j'ai une approche encyclopédique, j'ai d'ailleurs plusieurs encyclopédies dont deux éditions, 1985 et 2002, de l'Universalis. Ouvrir un volume au hasard, découvrir un article sur un sujet qu'on ne connaissait pas, voyager dans ces livres c'est découvrir le monde, découvrir son histoire en remontant le temps, partager ses interrogations, comprendre son présent, se projeter dans l'avenir.

De plus j'ai fait relier les revues que je conserve, poursuit M. Jamet, revues scientifiques, d'histoire, de voyage, politiques. J'en reçois une dizaine par mois. Au bout de 30 ans, j'ai des dizaines de volumes disposant ainsi d'un fond documentaire conséquent. Je lis donc essentiellement des revues. Les faire relier pour avoir de gros livres, c'est concrétiser la relation affective avec le livre. Le voir et le toucher, caresser sa couverture, tourner les pages, etc. ... J'aime mes livres, j'en prends soin. Toutes les occasions sont bonnes pour acheter des livres, toutes les opportunités sont exploitées pour fouiner dans une librairie, découvrir et acheter des livres. C'est une nécessité. Une journée sans lecture est une journée perdue. Les petits livres et les revues sont pratiques pour être lue dans le train et dans le métro. J'en ai toujours avec moi.

Voilà quelques idées en vrac. Grâce à vous j'ai exhumé un livre d'essais de l'UNESCO "Il était une fois ...un livre" dans lequel on s'interroge sur la place du livre, sur son avenir face à Internet. Autant de questions à poser à vos auditeurs. Où va le livre dans votre pays ? Quelle place pour le livre dans les pays où la tradition orale est forte (Afrique)? A lire ou à relire un excellant essai d'Alberto Manguel "Une histoire de la lecture". Le livre, le ou les savoir, la lecture, etc., autant de sujets inépuisables. Je crois en l'avenir du livre."