Plusieurs changements législatifs en vigueur depuis le Nouvel An

Photo: Filip Jandourek

Le 1er janvier est souvent la date choisie par les législateurs pour l’entrée en vigueur de nouveaux textes de loi. L’édition 2015 ne fait pas exception à cette habitude. Entre autres changements depuis le Nouvel An, on recense ainsi la hausse du salaire minimum, des pensions de retraite et des salaires des agents de la fonction publique, l’abrogation de certains frais médicaux ou encore l’obligation pour les restaurateurs d’indiquer les ingrédients allergènes dans les plats proposés.

Photo: Filip Jandourek
Un peu de beurre dans les épinards. Pour un certain nombre de Tchèques cette possibilité va devenir réalité puisque différents salaires et minimas sociaux ont été réévalués au 1er janvier.

Les retraités percevront tout d’abord une pension mensuelle en moyenne supérieure de 200 couronnes (7,2 euros). Le salaire minimum, qui concerne environ 100 000 travailleurs, augmente lui de 700 couronnes (plus de 25 euros) et est ainsi porté à 9200 couronnes (environ 333 euros). Les organisations patronales et les partis de droite crient au scandale. Le niveau du salaire minimum tchèque reste pourtant l’un des plus faibles en Europe. Il est même en-deçà du seuil de pauvreté lequel s'établit à 9 600 couronnes (près de 350 euros) en République tchèque. Pour le gouvernement, cette hausse doit avant tout encourager les personnes au chômage à chercher un emploi.

La majoration salariale concerne aussi certains agents de la fonction publique. Déjà augmenté de 3,5% en novembre dernier, la feuille de paie des policiers et des pompiers connaît une nouvelle hausse, plus limitée, en ce début d’année. Les professionnels de la santé du secteur public voient quant à eux directement leur salaire majoré de 5% ; voilà qui représente une somme moyenne de 650 couronnes supplémentaires par mois (environ 24 euros), de quoi acheter environ vingt mottes de beurre de bonne qualité.

Photo: Filip Jandourek
Autre nouveauté dans le domaine de la santé qui devrait contribuer à préserver les économies des ménages tchèques, les patients ne paient plus les frais dits « de régulation » quand ils vont chez leur médecin ou lors de la prescription d’une ordonnance.

La suppression de ces frais se trouvait en effet parmi les priorités du parti social-démocrate qui prônait cette mesure dès 2008, l’année de leur mise en place par le gouvernement de droite de Mirek Topolánek. Depuis lors, les malades étaient tenus de payer 30 couronnes (1,1 euro) lors d’une consultation chez le médecin, 60 couronnes (2,20 euros) par jour d’hospitalisation et 30 couronnes (1,1 euro) pour chaque article sur leur ordonnance.

En vertu de l’amendement voté par la Chambre des députés le 26 septembre et approuvé par le Sénat un mois plus tard, tous ces frais ne sont plus prélevés à l’exception des 90 couronnes (3,3 euros) pour les soins d’urgence dispensés lors d’un service de premiers secours.

Le ministre de la Santé, le social-démocrate Svatopluk Němeček, a justifié la démarche par le poids social et administratif de ces frais. Leur introduction avait pour but de vider quelque peu les salles d’attente des médecins généraliste, un objectif recherché par le ministre de l’époque, Tomáš Julínek, objectif qui selon son lointain successeur s’est avéré être un échec.

Photo: Tomáš Adamec
Pour rester dans le monde de la santé, un nouveau changement, que d’aucuns considèrent comme majeur, a fait son apparition. Depuis le 13 décembre dernier, les restaurateurs ont l’obligation d’informer leurs clients sur les potentiels ingrédients allergènes présents au menu. Cette nouveauté, à l’initiative de l’Union européenne, est accompagnée de toute une série de changements introduits par « la plus importante loi alimentaire de ces quinze dernières années ». Un texte de loi qui entre lui en application en ce début de mois de janvier et qui intègre par exemple des règles plus strictes pour l’emballage et l’information des produits alimentaires. En 2015, les Tchèques apprécieront donc leurs épinards avec un supplément beurre, mais un beurre sans allergène.