L'intention d'intégrer la Tchéquie dans le système de défense anti-missile américain est débattue depuis 2002. Vendredi dernier, les Etats-Unis ont présenté à la République tchèque la demande officielle d'installer sur son territoire une station radar faisant partie de ce système. La perspective d'un éventuel placement du radar prévu pour 2011 et les réactions que la demande a suscitées:
Photo: L'ambassade des Etats-Unis, CTK
La demande américaine d'entamer les négociations sur l'installation d'une station radar est venue aussitôt après que le gouvernement Topolanek a obtenu, vendredi dernier, la confiance des députés. Certains critiquent le fait que les Etats-Unis aient attendu que la Tchéquie ait un nouveau gouvernement. Selon Mirek Topolanek, la demande serait le résultat de la visite à Prague de Dan Fried, secrétaire d'Etat américain adjoint chargé de l'Europe. Il n'empêche que Topolanek se montre favorable au projet. Il l'a qualifié de geste de confiance de la part des USA qui renforce la sécurité de la Tchéquie et celle d'Europe et qui est l'expression de notre co-responsabilité vis-à-vis de la sécurité globale à laquelle nous nous sommes engagés par notre entrée dans l'OTAN et l'UE. Il a mentionné aussi l'impact économique positif que le placement du radar aurait pour l'emploi dans la région concernée. Par contre, la tenue d'un référendum sur cette question n'est pas nécessaire : d'après lui, il appartient au parlement d'en décider.
La station radar de l'OTAN à Nepolisy, photo: CTK
Or, justement, l'opposition s'annonce d'ores et déjà tenace, à la chambre basse du parlement. Alors que le chef des sociaux-démocrates Jiri Paroubek ne serait pas, lui, opposé à l'idée du radar, jusqu'à 90% des sociaux-démocrates le sont et exigent la tenue d'une consultation populaire. Résolument contre sont les communistes qui ont déjà soumis le projet de loi sur le référendum. Le placement du radar présenterait selon eux une intervention dans la souveraineté de la Tchéquie : le territoire du placement du radar serait subordonné à la juridiction des Etats-Unis.
La ministre de la Défense Vlasta Parkanova avec le chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg, photo: CTK
Le projet d'installer une station radar américaine sur le territoire tchèque se heurte aussi à une forte opposition de généraux russes. Lundi, le commandant des armées spatiales russes, le général Vladimir Popov l'a qualifié de nette menace envers la Russie et n'a pas exclu la prise de mesures adéquates, d'ordre politique et militaire. Le chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg refuse la rhétorique russe :
« Il s'agit là de position habituelle de la Russie de poser des jalons... mais la partie russe était très bien informée de cette question et elle sait qu'il ne s'agit là point de questions russes... »
La Pologne est le deuxième pays cité en rapport avec l'intention d'édifier une base anti-missile américaine en Europe. La Tchéquie est toutefois la première sollicitée officiellement. La demande divise la société : une pétition contre son édification qui circule depuis l'année écoulée a réuni plus de 40 000 signatures.