Portrait du nouveau président de la République tchèque, Vaclav Klaus

Vaclav Klaus, photo: CTK

C'est donc un autre Vaclav qui succède à Vaclav Havel, jusqu'à ce vendredi seul et unique Président de l'histoire de la jeune République tchèque. Mais les deux hommes n'ont assurément que leur prénom pour point commun. Car bien que l'un comme l'autre aient été deux des principales figures de la scène politique tchécoslovaque, puis tchèque, depuis la chute du régime communiste en 1989, tout les a toujours différenciés et opposés. Havel aura été l'intellectuel au-dessus de tout parti, mais aussi, sur la scène internationale, l'icône d'un petit pays à la révolution de velours. Klaus, en revanche, est un économiste et un homme politique controversé, dont les opinions et le comportement laissent rarement indifférent. Portrait du nouveau président de la République, Vaclav Klaus.

Vaclav Klaus,  président de la République Tchéque,  photo: CTK
Né en juin 1941, dans le centre de Prague, deux jours avant la première attaque de l'armée du IIIe Reich contre l'URSS, Vaclav Klaus a suivi ses études à la prestigieuse Ecole supérieure d'économie de Prague. Diplôme en poche, il travaille, de 1964 à 1970, à l'Institut économique de l'Académie tchécoslovaque des sciences. Entre-temps, deux séjours d'études en Italie et aux Etats-Unis viennent compléter sa formation. En 1968, Livia, économiste comme lui, devient sa femme. Deux fils naîtront de leur union. S'ensuit une longue période de 15 ans, entre 1971 et 1986, pendant laquelle il remplit différentes fonctions à la Banque nationale tchécoslovaque.

Co-fondateur du Forum civique, premier mouvement politique démocratique né de la révolution de 1989, Vaclav Klaus est nommé ministre des Finances au lendemain du renversement du Parti communiste. Dès lors, il devient l'un des hommes politiques tchèques les plus en vue et les plus influents. Elu président du Forum civique en 1990, il ne tarde pas, un an plus tard, à fonder l'ODS, le Parti civique démocrate. Il en restera le président jusqu'en octobre dernier. En 1992, vainqueur des élections législatives, il est nommé Premier ministre avant de devenir l'un des principaux acteurs dans les négociations pour la partition de la Tchécoslovaquie, en 1993. Réélu en 1996, les scandales financiers au sein de l'ODS l'obligent à rejoindre, dès 1997, l'opposition au nouveau gouvernement de gauche. La défaite de son parti aux dernières législatives, en octobre 2002, le pousse à abandonner la présidence de l'ODS. Très vite, cependant, Klaus annonce sa candidature à la présidence de la République. Ce vendredi, après que trois élections aient été nécessaires, il a été élu, pour cinq ans, nouveau président de la République tchèque.