Quelle sera la présidence de Václav Klaus lors de son dernier mandat ?
Vendredi dernier, Václav Klaus a gagné son dernier duel : par une majorité étroite de 141 voix des députés et sénateurs, il a battu son unique adversaire, Jan Švejnar, restant ainsi président de la République pour les cinq prochaines années. Quelle sera la présidence de Václav Klaus lors de son dernier mandat ? Que peuvent en attendre les citoyens tchèques et le monde ?
« Les traditions millénaires de notre civilisation, les valeurs chrétiennes, l’accent mis sur la famille classique, sur le respect de chaque vie humaine sont des valeurs que je respecte. Ce qui n’est pas mon programme, c’est de vivre dans une société qui interdira la cigarette, mais dans laquelle la drogue sera tolérée, le mariage sera une institution vouée à la disparition et dans laquelle seuls les partenariats seront contractés à la mairie, dans laquelle on donnera la ‘bonne’ mort aux personnes malades, une société qui nous ordonnera ce que nous devons boire et manger. Ce qui n’est pas mon programme non plus, c’est un avenir dans lequel la République tchèque ne défendra pas ses propres intérêts, mais se soumettra passivement à la volonté des fonctionnaires des institutions internationales, où la monnaie tchèque sera considérée comme une relique du passé. Moi, je soutiendrai l’existence de notre monnaie aussi longtemps que cela sera avantageux pour nos citoyens. Et surtout, je vais œuvrer en vue de la liberté et de l’union nationale. »
L’union des partis politiques est pour Václav Klaus une condition du succès de la prochaine présidence tchèque de l’Union européenne :
« J’ai toujours accentué un certain esprit de concorde, une solidarité, une coexistence, une union à tous les niveaux et bien évidemment aussi en ce qui concerne notre présidence de l’UE. »A la question de la Radio tchèque de savoir ce qu’il pense de la prochaine élection présidentielle au suffrage universel, Václav Klaus s’est déclaré contre :
« Je ne suis pas partisan d’une démocratie directe, je n’ai pas l’impression qu’il faille organiser des referendums ou voter au suffrage universel, au contraire : les deux dernières élections présidentielles ont dévoilé tous les problèmes que pose le scrutin public. Je suis convaincu que le scrutin secret s’avère être le plus juste. »
Au quotidien Mladá fronta Dnes, Václav Klaus a dit que cette élection avait été un combat de principe pour la politique tchèque, en général, un combat pour l’interprétation des dix-huit années écoulées depuis la Révolution de velours. Plus encore, il s’agissait, selon Václav Klaus, d’un combat entre le système des valeurs libérales conservatrices basé sur les libertés individuelles et le dictat des « élus. » La victoire sur Jan Švejnar a été une nouvelle défaite de ceux qui, depuis 1990, préconisent le dictat des « élus », a indiqué le président réélu dans sa première interview à la presse écrite.