Après la médaille d'argent obtenue, dimanche, par Katerina Neumannova dans l'épreuve de poursuite en ski de fond, les Tchèques restent en attente de nouvelles sensations fortes à Turin. Mardi, il n'a certes manqué que 33 centièmes de seconde à Ondrej Bank pour monter sur la troisième marche du podium du combiné de ski alpin, mais dès mercredi, toute l'attention du pays s'est reportée sur l'entrée en piste de l'équipe de hockey sur glace dans le tournoi olympique.
Dominik Hasek, photo: CTK
« Les hockeyeurs sont arrivés en Italie », « Qui gardera le but ? », « Robert Lang désigné capitaine » ou encore « Jagr leader de l'équipe de rêve ». Les titres qui fleurissent depuis quelques jours à la une des journaux pragois, spécialistes de sport ou non, ne laissent place à aucun doute : comme de tradition, pour beaucoup de Tchèques, les JO d'hiver démarrent véritablement avec le coup d'envoi du tournoi de hockey sur glace. Les performances de Katerina Neumannova en ski de fond, de Nikola Sudova en ski acrobatique, de Martina Sablikova en patinage de vitesse ou de Jakub Janda en saut à skis ont certes été suivies jusqu'ici avec intérêt par le public, mais cela n'en demeure pas moins sans commune mesure avec la fièvre que font naître les hockeyeurs.
Robet Lang, Jaromir Jagr and Pavel Kubina, photo: CTK
Cette passion pour le jeu est accentuée par le fait que depuis Nagano en 1998, les meilleurs joueurs de la NHL, la célèbre ligue nord-américaine de hockey, prennent part à la compétition. Du coup, l'équipe qui remporte l'or olympique peut être considérée comme la meilleure au monde jusqu'aux Jeux suivants. Cet exploit, les Tchèques l'avaient réalisé justement au Japon pour ce qui avait alors été pompeusement baptisé « le tournoi du siècle ». A l'époque, à travers toute la République, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour célébrer la victoire et la place de la Vieille ville à Prague, noire de monde, avait réclamé de voir le gardien de but Dominik Hasek remplacer Vaclav Havel au Château de Prague. A l'inverse, en 2002, à Salt Lake City, les Tchèques s'en étaient rentrés chez eux la crosse entre les jambes, vaincus par la Russie en quart de finale, abandonnant leur couronne au Canada et plongeant tout un peuple dans la tristesse.
En Italie, les partenaires de l'attaquant Jaromir Jagr, que beaucoup désignent comme le meilleur joueur au monde actuellement, n'auront donc d'autre objectif que la reconquête de leur trône. Après l'Allemagne, mercredi en fin d'après-midi, pour leur premier match dans le tour éliminatoire, les Tchèques affronteront successivement la Suisse, la Finlande, l'Italie puis le Canada avant le quart de finale crucial pour la suite de l'épreuve mercredi prochain. Mais d'ici-là, Katerina Neumannova et Jakub Janda auront également peut-être fait vibrer les Tchèques...