Prague et Berlin ensemble contre la hausse de la taxe sur la bière

Le mois dernier, la Commission européenne a proposé une augmentation des taxes sur la bière dans le cadre de la lutte contre l'alcoolisme. Une mesure qui ne plaît guère en République tchèque, un pays mondialement réputé pour la qualité de ses bières. Et Prague vient de trouver un allié de poids pour défendre sa position.

C'est à Berlin que le ministre tchèque des Finances est allé chercher du soutien pour bloquer l'augmentation de la taxe minimum sur la bière envisagée par la Commission. Et Vlastimil Tlusty peut s'estimer satisfait du résultat des discussions avec son homologue allemand :

« Si l'Allemagne se joint ainsi à la République tchèque, nos arguments auront un poids considérable et notre point de vue va très probablement l'emporter. »

L'augmentation de 31% - soit environ un euro cent par demi-litre - prévue par la Commission européenne doit être approuvée à l'unanimité par les 25 Etats-membres. Outre celui des Allemands, les Tchèques espèrent obtenir le soutien des Autrichiens et des Irlandais pour que cette taxe reste inchangée, la dernière augmentation remontant à 1992.

Pour la partie tchèque, la lutte contre l'acoolisme n'est pas un argument valable pour augmenter le prix de la mousse, si cette hausse ne concerne pas dans le même temps la taxe sur le vin. Le ministre tchèque a même accusé Bruxelles de vouloir ainsi renforcer la position du vin par rapport à la bière sur le marché des boissons alcoolisées.

Prague et Berlin devraient faire valoir leurs arguments lors de la prochaine rencontre, ce mardi, entre les ministres des Finances des pays membres.

Dans le même temps, les brasseurs tchèques se préparent à investir les marchés bulgare et roumain, pour être prêts lorsque les frais de douanes seront supprimés, le 1er janvier prochain. Krusovice, Plzensky Prazdroj et Budvar notamment ont déjà passé des accords avec des importateurs locaux dans cette perspective.