Veto de la Tchéquie à la hausse de l'impôt à la consommation surla bière
A Bruxelles, le ministre tchèque des Finances, Vlastimil Tlusty, était arrivé avec un allié de taille : un fût de bière tchèque. Il devait défendre la position tchèque à l'égard de la hausse du taux d'imposition à la consommation sur la bière. A-t-il gagné la partie ?
La bière... la boisson nationale des Tchéques. D'après le ministre des Finances, Vlastimil Tlusty, une partie inséparable de la cuisine tchèque. En effet, rares sont les descendants de « Cech », l'ancêtre qui choisit le territoire actuel de la République tchèque comme terre promise de sa tribu, qui n'accompagneraient pas le traditionnel rôti de porc à la choucroûte et aux « knedliky » d'une bonne blonde aux senteurs du terroir de la Bohême et de son « or vert », le houblon ! Pour cette raison, le projet d'augmentation de l'impôt à la consommation, préconisé par la Finlande, présidant l'Union européenne actuellement, ne pouvait que se heurter au refus de la Tchéquie soutenue par la Lettonie. La présidence finlandaise a tenté d'allécher la Tchéquie : au lieu de plus de 30 %, seulement 4,5 %, mais avec une hausse progressive du prix du divin breuvage à prévoir. La Tchéquie est restée sur sa position comme le clamait à haute voix son ministre des Finances :
« Le plus important pour nous est le maintien du rapport entre les prix de la bière et du vin. Nous ne voulons pas que la bière soit désavantagée sur le marché européen. De toute manière, accepter tous les projets européens ne pourrait que nous nuire. »On remarque pourtant, que la position adoptée par le gouvernement face à l'éventualité de l'augmentation du prix de la boisson nationale tchèque ne fait pas l'unanimité. Zuzana Roithova, députée européenne :
« Il me semble que faire face à la totalité du Conseil de l'Europe ne relève pas du bon sens, surtout en ce qui concerne une chose qui n'a pas tellement d'importance pour les consommateurs de bière en République tchèque. »
Bon raisonnement peut-être, car selon les économistes, dont David Marek de Patria Finance, une hausse de 4,5 % de l'impôt à la consommation de la bière n'aurait aucune retombée sur son prix au comptoir.