Prague et Pékin signent un accord contesté

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao et son homologue tchèque Jiri Paroubek, photo: CTK

La République Tchèque et la Chine ont signé jeudi à Prague un nouvel accord bilatéral sur la promotion et la protection des investissements. La perspective de cet accord avait suscité ces derniers jours une polémique sur sa conformité avec la réglementation européenne.

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao et son homologue tchèque Jiri Paroubek,  photo: CTK
L'accord a été signé par le vice-Premier ministre Bohuslav Sobotka et son homologue chinois à l'occasion de la visite du chef du gouvernement de Pékin à Prague. Adopté la veille par le gouvernement tchèque, le nouvel accord doit encore être approuvé par le Parlement avant de remplacer celui entré en vigueur en 1991, avant la partition de la Tchécoslovaquie.

« Je suis persuadé que la réalisation de cette accord contribuera au développement des investissements, dans les deux sens », a déclaré le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, après un entretien avec son homologue tchèque, Jiri Paroubek, qui souhaite que cet accord facilite la venue des investisseurs chinois :

« Nous avons intérêt à ce qu'il y ait davantage d'investissements chinois en République tchèque. Notre politique pro-exportation devrait nous aider à aller dans ce sens ; nous offrons des conditions généreuses aux investisseurs, notamment des exemptions fiscales pour un certain nombre d'années, et à part ça nous disposons d'une main d'oeuvre très qualifiée et relativement bon marché. »

Le nouveau texte a cependant été critiqué, au sein même du gouvernement. Pour le ministre chrétien-démocrate des Affaires étrangères notamment, le texte est désavantageux pour Prague et n'est pas conforme au droit européen. Un argument repris par l'opposition de droite, qui, avec la majorité dont elle dispose au Sénat, pourrait bloquer l'adoption du texte.

Le quotidien Hospodarske noviny note que la Slovaquie est parvenue à négocier avec Pékin un accord plus avantageux pour ses investisseurs. En attendant de de connaître la réaction de Bruxelles et de savoir si le Traité sera oui ou non ratifié par le Parlement tchèque, le gouvernement se console en affirmant par la voix de son porte-parole que le texte est ce que Prague pouvait obtenir de meilleur et que « ni l'Allemagne ni la Grande-Bretagne ne dispose de conditions aussi avantageuses en Chine ».