Prague veut se doter d'une institution centralisée de lutte contre le terrorisme

Un centre de lutte contre le terrorisme pourrait voir le jour en République tchèque, et ce dès l'automne. Cette nouvelle institution aurait pour but de regrouper toutes les informations qui toucheraient de près ou de loin les réseaux terroristes. Ce centre pourrait devenir l'interlocuteur privilégié des organes de lutte anti-terroriste ailleurs dans le monde.

Frantisek Bublan
C'est Frantisek Bublan, le ministre de l'Intérieur du gouvernement sortant, qui a fait part de ce projet à l'agence de presse CTK. « L'idée d'un tel centre m'est venue après ma visite du centre Europol à La Haye », a indiqué Frantisek Bublan. Selon lui, la communication entre le centre européen et la police tchèque est loin d'être optimale et il est temps pour Prague de remédier à cela.

La nouvelle institution tchèque devrait être composée de policiers qui travaillent aujourd'hui dans la cellule de lutte contre le crime organisé et la brigade financière. Des membres des services de renseignement viendraient renforcer une équipe forte d'une cinquantaine d'hommes, « restreinte pour éviter la fuite d'informations », a ajouté le ministre.

Le but de ce nouveau centre souhaité par Frantisek Bublan est de faciliter l'utilisation à des fins judiciaires des informations recueillies par les services de renseignement. Aux termes de la législation actuelle, le système judiciaire tchèque ne permet pas en effet d'utiliser ces informations au cours de l'instruction, ce qui constitue l'un des principaux problèmes dans le fonctionnement de la lutte anti-terroriste.

Récemment, l'un des chefs des services de renseignements (UZSI) avait appelé à la création d'un tel centre. Pour Jan Beroun, qui s'exprimait après les tentatives d'attentats déjouées en Grande-Bretagne, il est essentiel de coordonner les activités anti-terroristes, « à l'heure où l'Europe entière est confrontée à cette menace ».

L'une des priorités avec la formation de ce nouveau centre devrait être l'établissement d'un nouveau registre centralisé des comptes bancaires. Un registre qui permettrait d'avoir accès aux transactions financières effectuées par des individus liés au terrorisme international. En 2004, des organisations de défense des droits de l'homme et des membres du Parlement avait fait avorter un projet similaire.