Première édition laborieuse pour le nouveau baccalauréat tchèque
Après quatorze ans de préparation, les épreuves de la nouvelle « maturita », le baccalauréat tchèque, ont commencé lundi dans plus de 60 lycées du pays. Auparavant unique à chaque établissement, cet examen est désormais commun à tous les élèves de République tchèque. Au total, environ 100 000 élèves de 1 100 écoles participeront à ces épreuves dans les prochaines semaines.
D’autre part, les importants moyens logistiques et financiers nécessaires au bon déroulement du baccalauréat tchèque suscitent quelques remous. Les directeurs des écoles et les enseignants doivent faire face à un amas de paperasserie. C’est pourtant sur eux que repose la bonne tenue de cet examen, selon Josef Dobeš, le ministre de l’Education :
« Le succès de l’examen d’Etat ne dépend pas du ministère ou du Centre pour le repérage et l’évaluation de l’éducation, le CERMAT, mais des professeurs et des directeurs d’école. Et parce que j’ai consenti à leur déléguer un peu de ma responsabilité politique, je pense être entre de bonnes mains. »Les professeurs ont reçu une liste de sujets destinés à leurs élèves. Certains lycées ont ainsi reçu plus de 6 000 pages de documents. Irena Klečková est professeur d’anglais et ne partage pas l’optimisme du ministre :
« Vous prenez un papier l’un après l’autre et quinze fois par jour vous devez changer de rôle. Au niveau linguistique on peut tout faire, nous sommes des professionnels. Mais au niveau psychologique, c’est un fardeau prodigieux. Et après ça, la façon dont nous sommes considérés pour nos travaux de correction, c’est vraiment une honte. »
La nouvelle épreuve du baccalauréat, l’examen d’Etat, se déroule en deux étapes. Jusqu’au 27 mai, les élèves passeront des examens oraux, essentiellement en tchèque et en langues étrangères. Les résultats de ces premières épreuves sont donnés très rapidement suite au passage de l’élève. A partir du 30 mai et jusqu’au 7 juin commenceront des examens écrits dont les résultats seront publiés le 20 juin. Les lycéens doivent choisir entre un oral en langue étrangère ou une épreuve écrite en mathématiques. Ils sont 40 % à avoir opté pour les maths.Les bacheliers ont également le choix entre deux niveaux de difficulté pour chaque épreuve. Or, ils ne sont que 3,5 % et 6 % à avoir osé se frotter à un niveau plus relevé respectivement en tchèque et en langues étrangères. Par conséquent, les écoles supérieures ne prendront pas en compte leurs résultats pour l’instant, alors même que c’était l’un des objectifs de la réforme. D’autant plus pour beaucoup des universités et écoles supérieures, l’admission est conditionnée par un examen d’entrée.
Le CERMAT a défini quelques critères d’évaluation. Ainsi, pour les épreuves de littérature, l’accent est mis sur la compréhension et l’analyse de texte plus que sur la connaissance de son auteur ou du contexte dans lequel il s’inscrit. Aussi, les élèves qui ont choisi une langue étrangère devront insister sur leur capacité à s’exprimer, à produire un discours. Répondre exactement à la question posée ne sera pas le plus important.Pour finir, une autre absurdité agace de nombreux élèves. Pour cette première année, la « maturita » va se dérouler en deux parties avec le nouvel examen d’Etat commun à tous les élèves du pays et un examen scolaire spécifique à chaque école, celui qui existait déjà auparavant et qui a déjà eu lieu dans certains lycées. Le nouveau système semble donc avoir besoin de quelques années pour être effectif et pour qu’on puisse en percevoir les effets, positifs ou non. Sa mise en place a coûté à ce jour près de 680 millions de couronnes, quelques 28 millions d’euros, dont le tiers provenait de financements européens.