Première protestation conjointe des médecins dans les pays du groupe de Visegrád

Photo: CTK

Mardi, les médecins des quatre pays du groupe de Visegrád ont mené une action conjointe afin de protester contre la précarisation de leur profession. Une première qu’ils entendent bien réitérer si leurs revendications ne sont pas entendues.

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Mardi midi, environ un tiers des établissements hospitaliers de République tchèque ont débrayé pendant une demi-heure symbolique. Et pour la première fois, ils ont été soutenus par leurs voisins slovaques, hongrois et polonais. Dans les autres pays du groupe de Visegrád, de nombreux médecins ont également choisi d’exprimer leur mécontentement face aux restrictions budgétaires qui touchent le secteur de la santé.

« Sauvons le système de santé », « Un système malade est dangereux pour tous », tels étaient les slogans fédérateurs des protestataires en République tchèque, des médecins mécontents qui pour la première fois ont également été soutenus par l’association des hôpitaux, des organisations de patients et de personnes handicapées. Tous sont inquiets de la disparition d’hôpitaux dont les contrats avec les compagnies d’assurance ne seront pas renouvelés. C’est le cas de ce médecin de Frýdek-Místek :

« Les compagnies d’assurance sont assis sur un paquet d’argent, mais cet argent est envoyé ailleurs que dans le système de santé. Nous, d’un autre côté, devons faire des économies sur des choses pour lesquelles il n’est pas possible de se serrer la ceinture. »

Petr Nosek,  photo: MZCR
Ce n’est de loin pas la première fois que le secteur de la santé tchèque fait connaître son mécontentement. En 2010 déjà, les médecins du secteur hospitalier avaient lancé une vaste campagne d’appel à la démission, menaçant le gouvernement d’un exode massif de docteurs vers l’étranger si leurs conditions ne s’amélioraient pas. Le ministère de la Santé, lui, estime qu’il ne peut pas renflouer davantage les caisses du secteur. Petr Nosek, vice-ministre de la Santé :

« Le ministère de la Santé est le seul où les salaires ont augmenté, que ce soit ceux des médecins ou d’autres employés du secteur. »

Des promesses avaient alors été faites, certaines étant remplies, mais la plupart étant toujours insuffisantes, selon les protestataires qui renouvellent aujourd’hui leurs mises en garde. Martin Mašek, radiologue à l’hôpital de Bulovka à Prague :

« Nous travaillons à la limite de nos capacités. Nous sommes harassés par le travail. Comme les promesses d’augmentation de salaires ne sont pas entièrement tenues, nous ne voyons pas le bout du tunnel. »

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Hors des frontières du pays, dans les trois autres pays du groupe de Visegrád, on a également fait savoir son désarroi : en Hongrie, 10 000 médecins et employés médicaux ont participé au mouvement de grève d’une demi-heure, en Pologne, des dizaines de médecins ont manifesté devant leur ministère de tutelle. En Slovaquie voisine, médecins, infirmières et sages-femmes ont protesté conjointement dans plusieurs villes du pays. Objet de leur malaise : les promesses non-tenues du gouvernement de gauche qui les avait assurés de faire le ménage dans le secteur de la santé. Igor Tibenský, président du syndicat des médecins, de l’hôpital universitaire de Bratislava :

« Le manque de personnel et la surcharge de travail des médecins représentent une véritable menace pour la santé des patients. »

Si les médecins ont décidé de ne protester qu’une demi-heure pour ne pas menacer le fonctionnement normal de leurs services et les soins aux patients, ils se disent prêts à réitérer l’expérience d’une grève transfrontalière.